Résumé
Depuis environ 25 ans, les candidats aux vœux perpétuels des Pères du Sacré-Cœur en Pologne effectuent un pèlerinage sur les lieux liés à la vie du fondateur, le Père Léon Jan Dehon. À l’occasion du centenaire de sa mort, une délégation de prêtres polonais a entrepris ce pèlerinage, combinant réflexion spirituelle, visites historiques et liturgiques. Le parcours a débuté à Stadnik, en Pologne, et a traversé plusieurs lieux en France et en Belgique, notamment :
- Freiburg, pour méditer sur l’invocation Dehonienne Ecce venio ;
- Cluny et Ars-sur-Formans, pour découvrir l’histoire chrétienne et le sanctuaire de Saint Jean Vianney ;
- Paray-le-Monial, site des révélations du Sacré-Cœur à Sainte Marguerite-Marie Alacoque, et le musée Hieron ;
- Paris, avec la Cathédrale Notre-Dame, l’église Saint-Sulpice, la Basilique du Sacré-Cœur et des lieux liés à l’enfance et aux études du fondateur ;
- Soissons, Laon et Liesse-Notre-Dame, pour contempler l’amour du Cœur de Dieu et les œuvres sociales du Père Dehon ;
- Saint-Quentin, lieu de fondation de la congrégation et de son action éducative et sociale ;
- Ixelles (Bruxelles), lieu de la mort du Père Dehon, et Clairefontaine et Luxembourg, pour visiter les premières maisons de la congrégation.
Chaque journée mêlait messe, adoration, méditation sur le charisme Dehonien et découverte culturelle ou historique. Le pèlerinage s’est terminé à Stadnik, en Pologne, riche d’une expérience spirituelle et d’un approfondissement de l’identité Dehonienne pour les participants.
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Depuis environ 25 ans, il existe dans notre province une coutume selon laquelle les candidats aux vœux perpétuels se rendent en pèlerinage dans les lieux liés à la vie et à la vocation du fondateur de la Congrégation des Dehoniens. Ce voyage aux sources de l’histoire qui forge l’identité des fils spirituels du père Léon Jean Dehon est toujours l’occasion de s’interroger sur ce que signifie réellement être Prêtre du Sacré-Cœur de Jésus. La province a décidé de relever ce défi à l’occasion du centenaire de la mort du fondateur, en la personne du père Witold Janus, vicaire provincial, du père Marek Romańczyk, économe provincial, du père Wiesław Święch, du père Dariusz Salamon, recteur du séminaire, du père Tadeusz Wołos, du père Marek Przybysz, du père Andrzej Gruszka et du père Stanisław Zawiłowicz. Le père Grzegorz Siedlarz, secrétaire provincial, était responsable de la logistique du pèlerinage, c’est-à-dire de l’itinéraire, des provisions et de l’hébergement, tandis que le père Jakub Bieszczad, de Rome, était chargé de l’aspect spirituel, « touristique » et linguistique.
Comme d’habitude, le pèlerinage a débuté à Stadnik, après la messe célébrée par le père Grzegorz, le 16 août à 5 heures du matin. Le premier jour, consacré à la méditation de l’invocation salésienne Ecce venio, est passé en parcourrant plus de mille kilomètres et à atteindre les frontières de la France. L’hébergement était prévue dans notre studentat à Fribourg-en-Brisgau, où le convoi est arrivé vers 20h00. Le père Jakub attendait déjà le groupe depuis plusieurs jours à la maison de Fribourg, et le père Stanisław est également arrivé peu avant les pèlerins ; tous deux ont participé au séminaire de la Commission théologique européenne dehonienne à Clairefontaine à l’occasion du centenaire de la mort du Fondateur.
La deuxième journée, consacrée à la méditation sur l’oblation et l’adoration réparatrice, a commencé par la messe célébrée à 7h15 par le père Jakub. Après le petit-déjeuner, les pèlerins ont eu le temps de visiter la cathédrale de Fribourg, qui possède apparemment la plus belle tour du monde. La longue distance à parcourir a contraint les pèlerins à reprendre immédiatement la route en direction de Lyon, en France. Après plusieurs heures de trajet, vers 15h00, le convoi s’est arrêté à Cluny pour visiter le célèbre monastère médiéval, témoin exceptionnel de l’histoire. Le dernier arrêt de la journée était Ars-sur-Formans, au sanctuaire de Saint Jean-Marie Vianney. Là aussi, les pèlerins ont passé la nuit chez les sœurs Travailleuses missionnaires de l’Immaculée.
Le troisième jour, le pèlerinage s’est rendu à Paray-le-Monial, lieu lié aux révélations du Sacré-Cœur de Jésus à sainte Marguerite-Marie Alacoque. Le thème de la journée était l’œuvre de la Réparation. La visite de ce lieu exceptionnel a commencé par l’adoration dans la chapelle Saint-Jean, après quoi les pèlerins ont eu l’occasion de visiter la basilique de l’ancien monastère clunisien et ses vestiges. À midi, les pèlerins sont arrivés à la chapelle des Révélations, où le père Witold a célébré la messe. Après le déjeuner, ils ont visité la chapelle et la tombe de saint Claude de La Colombière, puis le Hiéron, un musée d’art chrétien créé à l’époque du père Dehon, qui témoigne d’une nouvelle approche de l’évangélisation, dans laquelle tout peut parler de Dieu. Dans la soirée, le groupe est arrivé à Arcueil, près de Paris, où il a séjourné dans une résidence universitaire gérée par les Pallottins.
Le père Wiesław a présidé la messe qui a marqué le début du quatrième jour du pèlerinage, consacré à la réflexion sur le charisme, transmis aux dehoniens. La journée a été particulièrement riche en découvertes touristiques, car elle consistait à essayer de voir en 12 heures environ l’essentiel de Paris. Un RER a conduit le groupe à la cathédrale Notre-Dame rénovée, dans laquelle on a pu entrer sans attendre. Les murs rénovés émerveillaient par leur beauté, leur propreté et la volonté de préserver ce qui n’a pas changé depuis 1163, date à laquelle sa construction a commencé. Après avoir quitté la cathédrale, le circuit touristique nous a conduits vers les bâtiments de la Sorbonne, où le jeune Léon Dehon a appris les secrets du droit. En se dirigeant vers l’église Saint-Sulpice, paroisse du Fondateur pendant ses études et son centre spirituel parisien, on a pu voir le Panthéon et les jardins du Luxembourg. Dans l’église de l’ancienne abbaye Saint-Germain-des-Prés, le groupe a prié devant la tombe (qui ne contient toutefois que le cœur) du roi polonais Jean II Casimir, qui y était abbé commendataire après son abdication et arrivée en France. Avant le déjeuner, il était possible de visiter le sanctuaire des Apparitions de la Médaille Miraculeuse avec les tombes de Sainte Louise de Marillac et Sainte Catherine Labouré. Une brève visite au Trocadéro a permis d’admirer la belle perspective de la tour Eiffel, puis une promenade sur les Champs-Élysées, entre l’Arc de Triomphe et la place de la Concorde, a permis de découvrir l’un des fractions les plus reconnaissables de Paris. La journée s’est terminée par l’adoration dans la basilique du Sacré-Cœur sur la butte des martyrs (Montmartre), un lieu qui a été construit « sous les yeux » du Fondateur et à la consécration duquel il pouvait participer.
Le cinquième jour, consacré à la contemplation de l’amour du Cœur de Dieu, a commencé par une messe présidée par le père Dariusz. Après le petit-déjeuner, le convoi s’est dirigé vers le nord de Paris, à Soissons, où les participants ont admiré la cathédrale Saints Gervais et Protée, ainsi que le monastère Saint-Médard datant de l’époque mérovingienne, lieu d’accueil pour les enfants sourds-muets, où travaillaient les dehoniens vers la fin du XIXe siècle. À Laon, où le père Dehon célébrait des retraites ignatiennes, le groupe a visité la cathédrale Notre-Dame. Enfin, à Liesse-Notre-Dame, sanctuaire royal où Dehon se rendait en pèlerinage avec sa mère et où il organisait des rassemblements sociaux, les pèlerins ont fait l’Adoration. En fin d’après-midi, le convoi est arrivé à La Capelle, où depuis un quart de siècle, dans la maison familiale du Fondateur, réside et travaille une communauté de Sacré-Cœur, dont trois Polonais. Ils ont également pu voir l’hippodrome, fondé par le père du Fondateur, et le monument commémorant l’armistice du 7 novembre 1918, officiellement « sonné » à La Capelle.
Le sixième jour, nous avons visité le lieu où tout a commencé, à Saint-Quentin, où le père Dehon est devenu le septième vicaire, entreprenant sa mission avec zèle, où il a fondé la Congrégation des Oblats et des Prêtres du Sacré-Cœur au collège Saint-Jean, où il a vécu le drame de l’occupation et où il a été enterré. La vie et l’œuvre du Fondateur étaient le thème du sixième jour. Après la prière sur la tombe, le père Marek P. a présidé la messe dans l’église Saint-Martin avec un groupe de laïcs de la communauté dehoniens, rassemblés par le curé, le père Stanisław Wawro. Ils ont accueilli les pèlerins pour le déjeuner, après quoi le groupe a suivi les traces de Dehon (porte des œuvres Saint-Joseph, chapelle du collège Saint-Jean, basilique et place centrale, cimetière avec la tombe des confrères et des Servantes du Sacré-Cœur de Jésus, et vestiges de l’École apostolique de Fayet). Sur le chemin du retour, le groupe s’est arrêté à Guise, une usine qui réalisait la vision utopique socialiste d’une communauté autosuffisante. Après le dîner, on a également pu voir l’église paroissiale Sainte-Grimonie, conçue par l’architecte de l’Opéra de Paris, L. Garnier, ainsi que la chapelle située sur le lieu du martyre de la patronne de la ville, qui a donné son nom à la localité dès le début du Moyen Âge.
Après la messe célébrée par le père Marek R. dans la chapelle de la maison de La Capelle, le septième jour du pèlerinage a commencé, consacré à la contemplation de la mort du Fondateur. C’est précisément le monastère d’Ixelles, à Bruxelles, où le père Dehon a rendu son dernier souffle, qui était la destination du pèlerinage ce jour-là. Le simple fait de se trouver près du lieu où le Fondateur a prononcé ses dernières paroles et rendu son dernier souffle était déjà une expérience unique, mais le groupe a profité de l’occasion pour visiter également la ville, guidé par le père Paweł Słowik, membre de la communauté. Ils ont pu voir le palais royal, la cathédrale Saints-Michel-et-Gudule, la Place Centrale, la célèbre fontaine du Manneken Pis ou encore l’église Notre-Dame-de-la-Victoire au Sablon.
Le huitième jour a commencé par une messe dans la chapelle de la maison bruxelloise, célébrée par le père Jakub, à l’occasion du centenaire de la mort du père fondateur. La journée a été consacrée à l’histoire des premiers pères, en particulier ceux qui ont connu et côtoyé le père Dehon, et que les participants au pèlerinage ont eu la chance de rencontrer, notamment le père Władysław Majka, témoin de sa mort il y a un siècle. Après le petit-déjeuner, le groupe s’est rendu à la plus ancienne maison qui appartient sans interruption (depuis 1889) à la Congrégation, située à Clairefontaine. Le père Nico Turmes, économe provincial de l’EUF, a guidé les pèlerins à travers l’ancienne école de la Congrégation pour les Luxembourgeois, qui abrite aujourd’hui un centre spirituel d’accueil. Après le déjeuner, le convoi s’est rendu à Luxembourg, où il a visité la tombe du premier successeur du Père Dehon, Mgr Joseph Philippe, dans la cathédrale. Depuis l’aéroport de Luxembourg, le père Jakub est rentré à Rome, tandis que les neuf pèlerins se sont rendus à la maison du province allemande, Maria Martental, près de Cochem, dans le diocèse de Trèves. Une adoration, célébrée dans l’église sanctuaire locale, a fini la journée.
Le dernier jour du pèlerinage, la messe a été présidée à 6 heures par le père Andrzej Gruszka. Vers 8 heures, le retour a commencé à travers l’Allemagne et la Pologne. Vers 20h00, le convoi est arrivé à Stadnik, plein de gratitude pour la Providence divine tout au long du chemin, pour ceux qui se sont engagés dans la préparation et la conduite du voyage, pour les bienfaiteurs et pour tous ceux qui ont accompagné spirituellement le tour. L’expérience acquise et rapportée sera l’occasion de poursuivre la réflexion sur l’identité du cœur et la nécessaire actualisation de l’Amour que le père Dehon a vécu en son temps et qu’il a transmis à ses disciples.