14 juin 2021
14 juin 2021

« Je me trouve dans un état d’esprit d’optimisme et d’espérance »

« Je me trouve dans un état d’esprit d’optimisme et d’espérance »
Le 29 avril 2021 le Supérieur Général a nommé une nouvelle administration provinciale au Cameroun. La nouvelle administration commence aujourd'hui, le 14 juin. Nous sommes allés à la rencontre du nouveau Supérieur Provincial, le père Alban Pascal Noudjom Tchana.
par  Boris Igor Signe, scj
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Révérend père, après votre nomination le 29 avril 2021 par le Supérieur Général, vous avez officiellement pris fonction avec votre conseil lors de la passation de service qui a eu lieu ce 14 juin dans l’anceinte de la maison provinciale à Nkongsamba. Dans quel état d’esprit prenez vous fonction comme supérieur provincial des prêtres du Sacré-Cœur au Cameroun ?

Je me trouve dans un état d’esprit d’optimisme et d’espérance. J’ai un regard très positif sur notre vie provinciale qui a ses hauts et ses bas. Ce regard introspectif ne minimise pas les défis à relever et les attentes à satisfaire. Il se fonde sur la conviction forte qu’« avec Dieu, nous ferons des prouesses » (Ps. 60, 14). Je reconnais que beaucoup a été fait par mes prédécesseurs. Chacun d’eux a fait, avec le meilleur de ses qualités, grandir notre Province pour qu’elle soit ce qu’elle est aujourd’hui. J’espère, avec le nouveau conseil provincial, apporter ma part de contribution à l’édification de ce grand édifice centenaire qu’est notre Province Cmr.

J’hérite d’une province jeune et à la croisée des chemins.  Les possibilités et les opportunités à exploiter ne manquent pas. Nous sommes une jeune Province. Notre Province a un immense potentiel de talents à actualiser : ses ressources humaines. Il faut le reconnaitre ; les confrères scj-Cmr sont pour la plupart jeunes et aspirent à une vie pleine. Une plénitude comprise comme réalisation de la mission de l’Institut à travers les dons et les charismes personnels. Je reste convaincu que notre Province fleurira davantage si elle sait harmoniser la mission qu’elle découvre comme sienne dans la société camerounaise et tchadienne avec le meilleur du talent que regorge chacun de ses membres.

Beaucoup voient dans mon élection au provincialat la possibilité de renouer avec certaines valeurs fondamentales chères à notre tradition spirituelle déhonienne et provinciale : une fraternité sans masque, un partage vrai de nos vies et de ce que nous avons, l’épanouissement spirituel coloré de la saveur de notre spiritualité déhonienne. Je pense qu’il serait intéressant de remettre au centre du jeu de notre communion fraternel une expression qui jadis a fait partie du jargon sémantique de notre vie en Province Cmr : Avancer Ensemble. Pour moi, cette expression cristallise l’un des plus grands défis qui nous espèrent. Nous avons le devoir de travailler à tel enseigne que de manière organique, chaque confrère parvienne à fleurir là où Dieu l’a semé. Le bonheur de la vie consacrée est d’abord et avant tout un bonheur partagé en communauté de vie fraternelle. J’espère, avec la grâce de Dieu, l’aide des confrères conseillers et les autres, être à la hauteur de ces attentes.

Le Supérieur Général était récemment en visite Canonique dans votre province. Quels encouragements trouvez-vous dans son passage ?

Je pense que l’une des fonctions cardinales de la charge de Supérieur Général est d’être au service de la communion entre les différentes entités de la Congrégation. La récente visite canonique du P. Carlos, il me semble, s’est inscrite dans cette perspective. Nous avons, comme Province, tiré beaucoup de force spirituelle et de courage pastoral de cette visite : sa visite de la quasi-totalité des paroisses et des communautés de la Province lui a permis de s’imprégner des grands défis qu’exigent nos réalités pastorales et communautaires. Son ouverture, sa proximité fraternelle et sa franchise dans les dialogues tant individuels que communautaires a illuminée nos divers entretiens. Sa propre évaluation de la vie provinciale couplée des possibles options pour une sortie des difficultés auxquelles nous faisons face nous permettront à coup sûr d’affermir notre marche vers la construction de communautés plus fraternelles et solidaires.

Cette visite tombait à pic, vu les multiples défis et difficultés que traverse notre Province (notre relation comme Province avec certains diocèses, les limites propres à notre vie fraternelle, les difficultés que nous éprouvons dans la quête d’un témoignage de vie religieuse significatif au cœur de la vie diocésaine, l’autofinancement et l’épineuse question de la gestion transparente et rigoureuse de nos ressources matérielle et financière, etc.)

Plusieurs confrères ont été édifiés par le style pastoral et canonique du P. Carlos : sa proximité avec les confrères, son sens de l’écoute et surtout sa disponibilité à l’égard de tous ceux qui voulait le rencontrer. Un tel style d’approche pastoral peut se révéler salutaire pour une Province comme la nôtre qui cherche un chemin à travers ses ombres et lumières.

Mon plus grand souhait c’est que à la fin cette visite, nous puissions nous mettre davantage à l’écoute de l’Esprit Saint et que de lui, nous apprenions à nous laisser pénétrer par les quatre grandes fidélités que les directives sur la formation dans les Instituts religieux voient comme étant le principe de vérification d’unité intérieur de toute vie consacrée : la fidélité au Christ et à l’Evangile, la fidélité à l’Eglise et à sa mission dans le monde, la fidélité à la vie religieuse et au charisme propre de notre fondateur, fidélité à l’homme et aux signes de notre temps (DFIR, 65).

Quelles sont les attentes des confrères de la nouvelle administration provinciale ?

Comme je l’ai dit plus haut, l’expression « Avançons Ensemble » résume bien ces attentes. Je me dis que l’aspiration la plus profonde de chacun c’est de vivre de cette vie de plénitude dont le Christ lui-même s’est fait l’apôtre. Je suis venu pour qu’ils aient la vie et l’aient en plénitude. (Jn. 10, 10) Si chacun des confrères scj peut, en réalisant la mission de la province ou de la congrégation Scj, en même temps se réaliser comme personne alors, nous aurons une Province où il sera possible de se retrouver et de se dire les uns aux autres : qu’il est bon et doux pour des frères de vivre ensemble et d’être unis (Ps 132, 1).

Parfois, ce qui inhibe le progrès organique de l’ensemble d’une province peut se révéler être non seulement la tentation constante d’opposer le charisme des personnes à celui de l’Institut mais aussi notre difficulté à harmoniser les deux au sein d’un même système de valeurs.   Ce n’est qu’ensemble, comme un corps, avec des membres dotés de divers charismes qui sont identifiés, reconnus et valoriser, que nous ferons des prouesses (1 Cor. 12, 27).

Il y a juste quelques jours, je dialoguais avec un confrère et ce dernier exprimait ses attentes en ces termes « on ne peut pas trop attendre de toi et de ton conseil dès le premier mandat sinon qu’une bonne gestion des confrères ». Et j’ai très vite compris qu’il parlait de la bonne gestion du potentiel des ressources humaines que regorge la Province. A écouter nos confrères scj-Cmr, je me dis que notre plus grand défi se situera à ce niveau. Il faudra partir d’un principe simple, mais qui se révèle efficace : placer la personne, le confrère, au centre de notre préoccupation de gestion administrative. Quand les circonstances le permettent, œuvrer à insérer chacun dans des lieux pastoraux favorables à son épanouissement et à celui de ceux vers qui il est envoyé.  C’est de cela qu’il est question quand le DFIR parle de la fidélité à l’homme et aux signes de ce temps.

Comme le disais déjà Jean Paul II dans Centissimus Annus, l’Eglise ne peut abandonner l’homme. « cet homme est la première route que l’Eglise doit parcourir en accomplissant sa mission, route tracée par le Christ lui-même, route qui, de façon immuable, passe par le mystère de l’Incarnation et de la Rédemption » (CA, 109). Et je dirai, en le paraphrasant, dans le contexte propre à notre vie en Province, que cet homme est d’abord le « frère avec qui nous vivons ». Le « frère avec qui nous vivons » est la version résumée de ce que nous voulons signifier brièvement quand nous parlons de « confrère ». Nous devons réapprendre à nous regarder, nous aimer, nous considérer, nous sentir comme des con-frères, « des frères avec qui nous aspirons vivre ». Cela passe par une juste valorisation de tous et de chacun dans ce qu’il a de noble et aussi par, comme le disent nos Constitutions, l’acceptation de leurs limites et de leurs faiblesses Cst. ???

Le premier témoignage que la vie religieuse rend au Christ est d’abord privé ; ce n’est qu’après qu’il prend une dimension publique. Le privé ici renvoie à la dimension communautaire et fraternel et le publique à la dimension apostolique et missionnaire. La communauté ne peut se comprendre comme missionnaire que parce qu’elle est d’abord fraternelle. C’est de la force de ce premier témoignage interne (fraternel, privée) que la communauté se fait et s’impose comme une voix prophétique au niveau externe (publique, missionnaire). Si nous cessons d’être significatif au niveau de notre vivre ensemble, nous serons difficilement efficaces au niveau apostolique. Et cela sapera à coup sur toute velléité de prétention à une fidélité au Christ et à l’Evangile.

Quelles seront les priorités de la nouvelle administration ?

La priorité de la nouvelle administration ne peut pas se comprendre qu’à l’intérieur du cadre conceptuel de priorité élaborée et articulée par ses membres. Notre dernière Assemblée Provinciale d’avril 2021, à laquelle fut présent le P. Général, nous offre déjà des bonnes perspectives dans ce sens.

Avant de me prononcer sur ces priorités, j’aimerai déjà faire une distinction qui ne manque pas de pertinence : la distinction entre PRIORITE et priorités. Au centre de nos priorités, se dresse celle-là qui ordonne l’ensemble. C’est ce que nous comprenons théologiquement comme le kérygme de notre foi chrétienne : la proclamation explicite du Christ mort et ressuscité pour nous offrir une plénitude de vie comprise comme abondance. Une abondance féconde dans le sens où elle qualifie, éprouve et justifie le contenu des vœux que nous professons.

C’est donc à la Province, comme je le disais plus haut, qu’il revient d’articuler et de clarifier sous forme de vision pour l’avenir ce qu’elle « sent » (perçoit) comme ses priorités. C’est cette vision qui permettra de préciser notre mission et de définir les objectifs qui, à court et moyen terme, nous aiderons à atteindre le but que nous nous sommes fixés.

Notre dernière Assemblée Provinciale a défini quelques une de ces priorités :

  1. La consolidation de notre vie spirituelle et fraternelle : à travers l’approfondissement de notre spiritualité et de notre charisme.

Nos communautés ont vocation à être des espaces qu’on peut appeler « home », « Eglise domestiques » parce que famille ; des espaces d’exercice actif et d’expression constante de l’approfondissement de nos liens fraternels.

  1. La transparence dans la gestion et la reddition des comptes

La qualité de vie de nos confères doit être la priorité de tous et de chacun. Ceci évitera la tentation qui nous guette parfois de « construire pour nous-même » et non pour l’ensemble. Il faudra veiller à ce que chacun accomplisse la tâche qui lui est dévolue. En plus, il faudra garantir pour toutes nos œuvres et paroisses des mécanismes efficaces de contrôle dans la gestion de ce qui est non seulement le bien de l’Eglise ou de l’Institut mais aussi le bien de tous. Dans la mesure du possible, il faudra rompre avec une certaine culture de l’impunité et de la tolérance malsaine.

  1. La marche vers l’autofinancement

Peter Drucker disait que la meilleure manière de prédire le futur c’est de l’inventer. Nous devrons être assez créatifs dans le choix de nos œuvres et nos options pastorales. Nous ne pouvons plus vivre de l’espérance d’une manne qui nous tombera du ciel ou d’ailleurs. L’environnement qui rend possible le déploiement de la providence divine n’est pas que passive. Elle est active à l’origine. Ce que le peintre espagnol Pablo Picasso disait de l’inspiration est vrai de la providence. « L’inspiration existe mais il doit te trouver en train de travailler ». La providence ne se réalise vraiment que là où l’action a précédé. C’est pourquoi je pense que la providence ne sera vraiment au rendez-vous de nos missions que lorsque l’esprit de créativité les gouvernera et animera.

La maturité de nos cent ans d’évangélisation se lira à l’aune de notre capacité à nous prendra en charge de manière autonome. Nous devrons apprendre de nos Provinces sœurs et ainées de l’Europe et des Etats Unis ; intégrer dans nos us les bonnes pratiques qui ont fait d’eux des Provinces et des Régions ayant les moyens de leur politique pastorale. C’est pourquoi, il serait important de nous laisser « tutoriser » par eux.

  1. La professionnalisation et la spécialisation des confrères.

C’est l’instrument par excellence de notre projet au service d’un « avancer ensemble » et de notre marche vers l’autofinancement. Il faudra nous réapproprier la vision provinciale que nous avons reformuler lors de la dernière Assemblée Provinciale ; faire une analyse stratégique de notre Province et formuler à l’avance divers plans stratégiques prioritaires qui serviront de socle à la sélection, l’orientation, la planification, la mise en œuvre et le suivi de nos divers plans de ressources humaines.  Nous avons besoin à cette fin d’une bonne politique de la culture basée sur l’identification des besoins fondamentaux. A cette phase correspondra un processus intelligent de professionnalisation et spécialisation des confrères.

  1. La sensibilité pour l’environnement et le soin de nos communautés.

Nous devons avoir le souci particulier de faire de nos communautés des lieux écologiques qui sont l’expression de l’harmonie de notre être intérieur. Le Pape Benoit XVI a toujours parlé de la crise écologique comme l’expression du désordre propre à notre grammaire intérieure. Une attention particulière sera donnée au soins de propreté dans toutes nos communauté et paroisses. Quelle grâce si les jardins de nos cinq grandes communautés et de ceux de certaines de nos paroisses redevenaient ces lieux qui invitent à la méditation et à la prière.

Un message à la province et à la famille Dehonienne ?

Je rentre d’une visite pastorale rapide que j’ai faite dans le Nord du Cameroun et au Tchad. J’accompagnais le P. Jean Marie Signié, le provincial sortant. Nous avons visité, quoi que très rapidement nos paroisses Gobo et de Toukou dans le Diocèse de Yagoua ; de Batchoro et de Kolon dans le Diocèse de Lai et enfin de Lolo dans le Diocèse de Moundou.

Je suis littéralement tombé d’admiration pour ces confrères scj qui travaillent dans ces zones pastorales. J’ai été subjugué par le grand optimisme et en même temps le sens pratique des confrères qui y vivent.  La visite de Batchoro : son école et son lycée catholique, son centre catéchétique en germination, son centre d’animation de la jeunesse, son internat de jeune fille, son orphelinat ; celle de Kolon : son école primaire nouvellement construit, son joli presbytère et sa maison d’accueil, sa bibliothèque et son moulin à mil et son four à pain, disent long sur le travail infatigable que ces religieux scj passionnés abattent au service de l’Evangile.

Rien que pour le cas de Batchoro, je vois un immense potentiel pastoral digne de vaillants missionnaires. On ne peut pas dénigrer ou porter au rabais la valeur d’une mission comme celle-là en pensant, comme on l’a souvent fait, qu’on n’y envoie que des religieux frustrés ou en difficultés. Ce serait une injustice pour ceux-là même que l’on prétend évangéliser et un handicap pour l’idéal missionnaire qui nous incite à nous y rendre. Ce sont des missionnaires et des confrères déhoniens valeureux et courageux, zélés et rompus pour notre charisme et notre spiritualité qu’il faut y envoyer.

La Province doit veiller à ce que le choix de ceux qui y sont envoyés, réponde à des critères de sélection assez exigent. Et même poser comme premiers critères le courage, l’audace et l’excellence missionnaires et la capacité de parler la langue vernaculaire locale.  Ces missions sont ce qui font la dignité et la fierté de notre Province.

Au Nord Cameroun comme au Tchad, la verdeur printanière du paysage du mois de Juin-juillet contraste avec la sècheresse et la dureté climatique du mois de mars à avril, sans parler de la brutalité des inondations du mois d’Aout. Ce qui traduit les joies et les difficultés du travail missionnaire dans ces lieux. Mais la clé qui libère de la peur de s’y rendre réside à mon sens dans la qualité et la chaleur de la relation fraternelle qui unit ceux qui y sont. Si la vie communautaire est bien soignée c’est-à-dire la fidélité au moments communautaires (une vie de prière commune, des espaces de récréation où l’on partage et échanges sur les expériences vécues ou les projets communautaires, des séances sur le bilan des activités pastorales), alors ce qui en des circonstances normales peuvent paraitre comme des difficultés climatiques et pastorales infranchissables se transforment très vite en défis surmontables.

C’est vraiment mon souhait que nos jeunes scolastiques, étudiants en théologie et philosophie soient graduellement familiarisés à l’exercice de la vertu missionnaire par des courts séjours d’un ou de deux mois en fin d’année académique. A cet effet, des sessions de préparation missionnaire de deux ou trois jours peuvent être organisées à cette fin. Je suis convaincu qu’une telle perspective participera à dédramatiser tout le nuage de peur et de suspicion qui peuvent faire écran au désir d’y être et d’y vivre comme missionnaire. Personnellement, Je construis déjà le rêve d’y travailler une fois mon mandat de provincial terminé.

Tu m’as posé la question de savoir quel message j’ai pour les déhoniens. Juste un message d’espérance. Le meilleure je le pense est avenir. L’espérance est une porte qui nous invite. Nous devons nous y oser. C’est un seuil qu’il faut franchir. L’espérance porte en elle une fonction à la fois passive et dynamique. Elle accueille et en même temps inscrit dans une dynamique de mouvement. Il faut entrer dans l’espérance et ensuite se laisser porter par elle. Le Christ ressuscité est l’image manifeste de cette espérance.

Je ne pense pas que nous avons la prétention d’être ceux qui feront des miracles et réaliseront l’impossible. J’ose espérer que la nouvelle administration sera à l’écoute de tous et vivra l’autorité comme un service d’animation charismatique (identifier, capter et potentialiser le meilleur des confrères pour le mettre au service de tous). Je vois notre province comme une case commune où personne ne devrait manquer le nécessaire. C’est cette idée que Benoit XVI veut exprimer lorsqu’il dit que « L’Église est la famille de Dieu dans le monde. Dans cette famille, personne ne doit souffrir par manque du nécessaire.» (DCE, 25)

L’avenir de notre Province et notre avenir dans certaines de nos lieux de présence actuel exigera de nous patience, humilité, sens de compromis et parfois fermeté sur l’essentiel de ce qui constitue l’identité de notre vie religieuse. En tout, nous resterons ouvert, bienveillant et conciliant dans la recherche des solutions à nos difficultés.

Certains peuvent se dire que le meilleur pari aujourd’hui est celui de tourner la page à ce qui s’est fait par le passé pour en ouvrir une nouvelle. Je dirai plutôt qu’il faille bien garder à l’esprit la mémoire de ce qu’a été notre passé. Il faut s’interdire la tentation de trop vite vouloir déchirer certaines pages de notre histoire provinciale passée. Il n’y a pas de génération spontanée quand il s’agit de la vie d’une institution.  Pour construire l’avenir, on ne peut qu’au prix d’un risque périlleux s’oser à vouloir faire tabula rasa de notre histoire.

Le présent se construit sur des jalons édifiés par ceux qui nous ont précédés.  L’histoire des peuples comme celle des institutions et des civilisations ne se gomme pas d’un revers de la main. Il serait donc prudent, pour utiliser l’expression de quelqu’un, de tourner la page sans la déchirer. Les défis du présent pour être surmontés ont besoin des leçons apprises de l’expérience du passé. Nos efforts pour porter des fruits doivent donc se greffer à l’effort de ceux qui nous ont précédé. Passer le temps à faire des vaines critiques sur ce qui a été ne construit pas, bien au contraire, stigmatise et maintient dans une psychose qui neutralise tout effort de progrès.

A l’égard de ceux qui nous ont précédé, nous devons au contraire développer des stratégies dont l’effort vise à maintenir et consolider ce qui a été leur force, affronter ce qui à constituer pour eux des menaces, corriger ce que nous considérons être leurs faiblesses et enfin exploiter toutes les opportunités qu’on peut entrevoir fruit de leur effort.  Nous disons un grand merci à l’administration provinciale précédente. Un grand merci au P. Jean Marie Signié et à son administration pour les sacrifices consentis.

A la famille Dehonienne,

Je les redis grandement merci d’accepter de partager avec nous les intuitions profondes qui nous viennent du P. Dehon. C’est une grande consolation pour nous de savoir que le message du P. Dehon inspire, anime et motive des personnes laïques qui ont choisies de se faire proche de nous par le vécu d’une même spiritualité.

Il y a un grand travail qui reste à faire pour exploiter davantage le riche trésor de la pensée spirituelle et social du P. Dehon. Cette administration travaillera d’arrache-pied pour redynamiser les investigations sur une spiritualité déhonienne comprise dans le contexte social africain. Un projet cher à l’administration précédente est juste le souci d’avoir un centre de recherche local pour des investigations sur notre spiritualité. Sans perdre le temps, il faut le mettre en œuvre.

 

 

Biographie

Alban Pascal Noudjom Tchana, SCJ, est né le 30 mars 1975. Il est originaire de Batié, dans la Région de l’Ouest (Cameroun). Entré chez les Prêtres du Sacré-Cœur de Jésus en 1995, il fait sa première profession en 1997. Ensuite il fait ses études de philosophie à l’Institut St Joseph Mukasa de Yaoundé (Cameroun) ; il est ensuite envoyé en Afrique du Sud pour les études de théologie à l’Institut St Joseph de Cedara -Pietermaritzburg (Afrique du Sud). Ordonné prêtre en juin 2006, il est affecté dans le Diocèse de Kumbo comme vicaire paroissial, d’abord dans la Paroisse Melim, puis dans la paroisse St Martin de Porres où il a également la charge des écoles Paroissiales. En 2010, il est nommé curé de la Paroisse Saint-Paul d’Ekangté, dans le Diocèse de Nkongsamba. Il y travaille simultanément comme Aumônier Diocésain de Justice et Paix.

En 2014, il est envoyé à Madrid pour poursuivre ses études. Là il obtient une Licence en Théologie Morale et Master en Bioéthique à l’Université Pontificale des Jésuites de Madrid et un Master en Ressources Humaines et Développement des Organisations à l’Esic Marketing School. Sa licence en Théologie morale aborde les questions morales liées à la crise écologique, aux modèles d’éthiques environnementales en relation avec le magistère social de l’Eglise catholique. Son Master en Bioéthique traite des questions liées à l’homosexualité, l’identité culturelle et sexuelle au Cameroun. Sa première thèse doctorale en cours d’achèvement porte sur la pensée philosophique et politique de Michael Sandel et ses implications dans le domaine de la bioéthique. Une deuxième thèse aussi en cours porte sur les sciences de la santé et a pour thème l’impact de la pollution de l’eau et de l’air sur la santé publique pédiatrique dans deux quartiers de la ville de Douala

Jusqu’à sa nomination le 29 Avril comme Supérieur Provincial de la Province CMR, il était le Supérieur de la Dehons Formation House et responsable des scolastiques en philosophie de Bamenda dans la région en crise du Nord-Ouest du Cameroun.

 

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