Un chemin riche entre Rome et le Brésil – Entretien avec le Père Victor Barbosa, scj
Père Victor, Déhonien de la Province Brésil-São Paulo (BSP), vous avez passé la dernière décennie à Rome, en particulier à la Maison Généralice SCJ. Quels ont été les moments forts de cette expérience et comment votre séjour dans la Capitale a-t-il façonné votre identité religieuse et votre mission?
Je suis arrivé à Rome en 2015 et je termine justement ces jours-ci mon temps dans cette réalité de la congrégation qu’est la Maison Généralice, et je retourne dans ma province au Brésil. Au cours de ces dix années vécues ici à Rome, j’ai eu diverses expériences: j’ai fait la licence en théologie spirituelle, une spécialisation en théologie de la vie consacrée et ensuite aussi le doctorat en théologie spirituelle. J’ai également participé au programme de spécialisation en études déhoniennes offert par le centre d’études, un projet du Gouvernement général. Après toutes ces expériences, j’ai aussi vécu un temps de collaboration à la Maison Généralice et au Gouvernement général au sein du centre d’études Déhoniennes et, au cours des trois dernières années, en tant que coordinateur du centre d’études. Cette période, bien que longue, m’a certainement donné de nombreuses opportunités et j’ai vécu ici de très belles expériences que j’emporterai vraiment comme un bagage de richesses pour ma vie religieuse et pour mon service à la congrégation.
En tant que coordinateur du Centre d’Études, quelles initiatives et quels domaines de recherche stratégiques ont le plus caractérisé votre mandat, avec une référence particulière à la valorisation du patrimoine charismatique du Fondateur?
Mon travail au centre d’études, surtout ces dernières années en tant que coordinateur, a été évidemment très centré sur la recherche et l’étude de notre fondateur, le Père Dehon, et du patrimoine spirituel et charismatique de notre congrégation. De cette expérience de travail, d’étude, de recherche, sont nés divers projets auxquels j’ai participé et qui m’ont vraiment donné une grande joie: pouvoir être en contact avec ces projets importants de la congrégation. Nous avons le site Dehondocs Originals, où nous avons pratiquement déjà publié toute l’œuvre écrite par notre fondateur, le Père Dehon, un travail auquel je me suis beaucoup consacré, avec l’équipe du centre d’études. Ensuite, nous avons également réalisé diverses publications et études, et tout cela est également disponible en ligne, accessible à tous, à travers les sites de la revue Dehoniana et de la collection Studia Dehoniana, où l’on trouve vraiment des ressources importantes pour mieux connaître le Père Dehon ainsi que la congrégation. Je peux dire que tout cela m’a donné une grande richesse de connaissances, mais ce qui me réjouit le plus, c’est de savoir que ce n’est pas une connaissance qui reste avec moi, mais une connaissance à laquelle, même avec le travail, avec les expériences vécues, j’ai d’une certaine manière collaboré à la rendre accessible et disponible aux confrères, aux membres de la congrégation, aux laïcs, à nos amis. Et c’est pourquoi c’est toujours très beau, et je renouvelle l’invitation, à chercher un peu à voir ces choses, car on y trouve vraiment de très belles choses qui peuvent être très utiles à la fois pour notre formation, pour notre connaissance, mais je crois qu’elles servent à continuer d’expérimenter dans le sillage de notre fondateur, le Père Dehon.
Quel impact le contact direct avec les écrits originaux du Père Dehon, rédigés principalement en français, a-t-il eu sur votre travail de recherche et sur votre compréhension profonde de sa spiritualité?
Vraiment, une des belles choses de mon travail et de mon expérience ici au centre d’études est le contact avec les textes originaux du Père Dehon. Vous savez que la plupart de ses textes ont été écrits en français, sa langue maternelle, donc tout ce que nous trouvons, par exemple, publié sur Dehondocs, est en français. C’est la langue de notre fondateur et, certainement pour moi, cela a aussi été une grande occasion, une très belle opportunité, d’apprendre cette langue qui m’a inspiré à lire et à comprendre encore mieux les textes de notre fondateur. Il est vrai que nous ne parlons pas tous français et donc, nous aussi, nous avons fait l’effort ces dernières années de rendre les textes de notre fondateur disponibles également dans d’autres langues sur le site Dehondocs International. Donc il n’y a pas d’excuse pour ne pas connaître le Père Dehon!
Votre thèse de doctorat, axée sur l’analyse théologico-décisionnelle du vécu chrétien du Père Dehon, représente une contribution significative. Pourriez-vous illustrer brièvement l’approche méthodologique adoptée et les principales conclusions qui ont émergé de cette étude?
En effet, ces dernières années, j’ai mené une recherche doctorale en théologie spirituelle sur notre fondateur, le Père Dehon. Je l’ai fait à l’Université Grégorienne où nous avons développé une méthode d’analyse de l’expérience spirituelle d’une personne et j’ai voulu appliquer cette méthode à notre fondateur. Le résultat de ce doctorat, avec une analyse théologico-décisionnelle (car c’est la dynamique de la méthode) du vécu spirituel du Père Dehon, est paru dans le volume 70 de la collection Studia Dehoniana, qui est précisément ma thèse de doctorat, où j’essaie de réaliser cette analyse de l’expérience spirituelle du Père Dehon à partir de ses décisions dans la vie. Nous avons cette thèse dans ce volume imprimé, mais elle est également disponible en ligne sur le site Studiadehonianadocs. C’est aussi une grande joie pour moi de pouvoir laisser cette étude à la congrégation et à quiconque souhaite mieux connaître le Père Dehon et son expérience de foi, comme fruit d’une approche des textes du fondateur et d’une méthode spécifique.
En regardant vers l’avenir, quels seront les prochains chapitres de votre mission ?
Selon la mission reçue de mon Supérieur, je serai membre de la communauté du scolasticat à Taubaté, et très probablement j’enseignerais à la Faculté Dehonienne, de la Province Brésil-São Paulo. Ensuite, évidemment, d’autres projets de collaboration, aussi bien au niveau des études de la congrégation, que des études dehoniennes. Je serais toujours très heureux et disponible pour offrir ces services, en fonction de ce qui sera indiqué par nos supérieurs.