Un témoignage de fidélité… jusqu’au bout – réflexion d’un Dehonien polonais
Chaque année, le 26 novembre, les Dehoniens méditent sur le témoignage de la vie des 28 missionnaires assassinés en 1964 au Congo. Ils sont morts au cours d’une rébellion brutale qui, outre les tensions ethniques et raciales, était également marquée, comme le souligne le Père Stanisław Mieszczak SCJ, par une « haine énorme pour tout ce qui est chrétien ».
Le début de la commémoration – impulsions de l’Église universelle
L’idée d’établir un jour du souvenir est née autour de l’an 2000. Comme le rappelle le Père Mieszczak : « L’année du Grand Jubilé, Jean-Paul II a souligné que dans l’Église, en plus des saints et des martyrs, nous avons aussi des témoins de la foi, de grands chrétiens qui ont sacrifié leur vie au service de l’Évangile et du Christ. »
Ces paroles du Pape ont, à leur tour, attiré l’attention du Supérieur Général de la Congrégation de l’époque, le Père Virginio Bressanelli, SCJ, sur les Missionnaires du Verbe Divin qui étaient morts en tant que témoins de la foi et dont on avait peu parlé dans la Congrégation depuis des années. À l’occasion de la phase finale du processus de béatification du Père Jean Marie de la Croix, le Père Général a rappelé les Dehoniens assassinés au Congo, puis a entrepris des efforts pour rétablir leur mémoire.
L’un des prêtres impliqués dans ce travail par le Père Général était le Père Stanisław Mieszczak, qui était en outre motivé par sa relation personnelle avec le Père Fiorino Gheza, SCJ, l’un des survivants du massacre. Au cours de leurs années de travail ensemble à Rome, le Père Fiorino parlait peu de ces événements, mais juste avant l’an 2000, il en a parlé pour la première fois d’une manière profonde et mûre – non pas comme une tragédie, mais comme un sacrifice conscient de sa vie offert au Christ.
Un sacrifice de vie, pas seulement une mort tragique
Bien qu’il y ait un élément clair de rébellion anticoloniale dans la rébellion congolaise, la manière dont les missionnaires ont été assassinés ne laisse aucun doute sur la nature religieuse de leur mort.
Un exemple est le Père Bernard Longo, SCJ, que les rebelles, le 3 novembre 1964, ont placé devant la croix du Christ, lui ont ordonné de regarder la croix, et ont commis leur crime à cet endroit. De telles scènes, souligne le Père Mieszczak, témoignent des motivations des persécuteurs.
Les missionnaires ne sont pas simplement morts ; ils ont accepté leur destin avec une pleine conscience de leur sacrifice. Ceci est confirmé par les paroles du Pape Paul VI qui, en 1965, en recevant les survivants en audience, a déclaré qu’ils avaient été « jugés dignes de souffrir pour le nom de Jésus ».
Le Père Mieszczak croit également qu’il ne s’agissait pas seulement d’une mort résultant de troubles politiques : « Il ne fait aucun doute que nos missionnaires tués au Congo sont, au sens plein du terme, des témoins de notre Seigneur par leurs paroles, leurs actes et, finalement, par leur mort — une mort acceptée pour l’amour du Seigneur et dans le Seigneur. » Par conséquent, les Dehoniens peuvent légitimement espérer qu’ils ont déjà été établis au ciel comme intercesseurs pour leur ordre.
La naissance d’une nouvelle tradition
En réponse à ces impulsions de l’an 2000, des « services du témoignage » ont été organisés dans toute l’Église dans de nombreux pays.
Le Père Stanisław Mieszczak a également organisé un tel service à Cracovie. Y ont participé des membres de la Congrégation, des novices, des anciens élèves, de nombreux habitants de la ville, et le Père Fiorino Gheza, SCJ, l’un des rescapés du massacre, venu de Rome. Ces événements de l’Année Sainte ont également marqué le début de la tradition annuelle des journées de la mémoire Dehonienne.
26 Novembre, journée de la Mémoire Dehonienne
Le Jour mémorial dans la Congrégation est le 26 novembre, mais sa préparation spirituelle commence le 3 novembre, jour de la mort du Père Longo, le premier à être assassiné. Ces trois semaines sont un temps de prière et de réflexion.
Les communautés Shalom du monde entier, utilisant des documents préparés par la Curie Générale pour les lectures et réflexions spirituelles, se rassemblent ce jour-là pour le moment central de la célébration, qui est la Sainte Messe et l’adoration du Saint-Sacrement.
Cependant, le plus important est le message spirituel de ce temps : le souvenir ne peut être une simple réaction émotionnelle à l’histoire. Pour leurs confrères, les martyrs du Verbe Divin restent un appel à la fidélité à leur vocation, à vivre « non pour eux-mêmes, mais pour le Christ », avec une volonté de sacrifice et de dévouement.
Comme le souligne le Père Mieszczak, chérir leur mémoire est à la fois une action de grâce pour leur témoignage et une prière pour le renforcement de la foi et du zèle au service du Royaume de Dieu.
Les Photos : Ici reposent nos Confrères prêtres du Sacré-Cœur de Jésus (SCJ), des Comboniens et les sœurs de la Doctrine Chrétienne et Franciscaines Missionnaires de Marie, tués par les rebelles Simba en 1964.
prises par les SCJ au Congo, le 25 novembre 2025, au cimetière de Makiso, pendant la prière du chapelet.







