02 April 2021
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Good Friday

Good Friday
by  Léon Dehon
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LE SACRÉ CŒUR DE JÉSUS ABANDONNÉ PAR SON PÈRE

Pendant sa longue et douloureuse agonie sur la croix, le Sauveur s’écria: «Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné?» [Mt 27,46]. C’est là une parole bien étonnante et qui recèle un des mystères qui ont le plus occupé les écrivains ascétiques.

I. Notre-Seigneur s’était chargé de nos péchés

Pour bien comprendre cette plainte douloureuse, il faut ouvrir le psaume 21, qui est la description fidèle des sentiments du Cœur de Jésus pendant sa passion et qui s’ouvre lui-même par ce cri déchirant: «Mon Dieu, pourquoi m’avez-vous abandonné? – «Deus, Deus meus, respice in me, quare me dereliquisti?» [Ps 22,2]Le prophète ajoute immédiatement: «‘Longe a salute mea verba delictorum meorum’; la voix de mes péchés éloigne de moi le salut» [Ps 22,2]. Notre Seigneur était sur la croix pressé par toute sorte de douleurs; son humanité sainte avait droit à quelques soulagements, mais elle s’était faite victime pour le péché. Afin de nous attirer la bénédiction, Jésus s’était fait pour nous malédiction. Il fallait donc que le bras de la justice divine s’appesantît sur cette victime sainte; il fallait que le péché fût écrasé et détruit par sa mort; aussi, tant que la vie mortelle résidait encore dans le Cœur de Jésus, elle devait supporter tous les affronts et épuiser le calice de la douleur.

II. Le Sauveur regrette la perte de beaucoup d’âmes

On peut penser qu’un autre tourment déchirait le Cœur de Jésus: l’inefficacité de sa passion pour beaucoup d’âmes. Tant d’âmes ne devaient pas profiter du salut qu’il achetait avec tant d’héroïsme et tant d’amour!

L’abandon que subissait Jésus sur la croix n’était qu’apparent. Son âme sainte jouissait toujours de la vision béatifique. Les torrents de la douleur cachaient sa joie sans l’anéantir; mais les âmes ingrates, après avoir abusé de la rédemption seraient condamnées à l’abandon divin, entier, absolu et sans retour. Que dire si ces âmes avaient été comblées de grâces, si elles avaient reçu le plus grand des privilèges, celui de participer au sacerdoce de Jésus; si après avoir sauvé d’autres âmes, elles se condamnaient elles-mêmes à la réprobation? Tel est le fond du calice; c’est là ce qu’il y a de réellement amer dans la souffrance du Sacré Cœur.

Il pense à l’enfer où tant d’âmes iront s’engouffrer et il dit à son Père: «Pourquoi m’abandonnez-vous sans m’accorder le pardon de tous?». Mais il fallait que la justice divine eût son cours.

Jésus avait voulu aussi ajouter à ses souffrances corporelles cet abandon, cette espèce de peine du dam, pour nous racheter plus abondamment de l’enfer en le souffrant jusqu’à un certain point à notre place, et pour nous témoigner encore par cette souffrance un plus grand amour.

III. Quelle consolation offrir au Cœur de Jésus?

À notre compassion nous devons unir le zèle pour les âmes.

C’est ce que faisaient Marie et les Saints du Calvaire. Ils partageaient les regrets et les tristesses du Sauveur et avec lui suppliaient Dieu d’augmenter autant que possible le nombre des élus. Ils offraient leurs prières, leurs sacrifices, leur zèle pour concourir au règne du Sauveur sur les âmes. Avec lui ils acceptaient les crucifiements intérieurs, les abandons, les tristesses. Ils se promettaient aussi de travailler à gagner les âmes par une activité apostolique proportionnée à leur vocation.

De même que Notre Seigneur souffrait surtout de la perte des âmes privilégiées, des âmes qui ont eu de plus grandes grâces ou une vocation plus élevée, ainsi les Saints du Calvaire désiraient surtout le salut et la sanctification de ces âmes, comme saint Jean le manifesta par toute sa vie et notamment par la tendre charité qu’il montra envers les prêtres de l’Église d’Asie.

C’est ainsi que nous devons travailler par la prière, et par l’apostolat selon notre vocation, au salut et à la sanctification des âmes et surtout de celles qui sont particulièrement chères au Cœur de Jésus.

Résolution. – Bon Maître, mon cœur compatit à votre abandon sur la croix et je pleure avec vous la perte des âmes qui vous sont chères. Acceptez mes prières, mes larmes, mes œuvres pour leur salut.

( Léon Dehon, Couronnes d’amour au Sacré-Coeur, 223-224)

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