19 avril 2016
19 avr. 2016

Ne pas oublier Dieu en politique/ 1e partie

par  Jean-Jacques Flammang, scj

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Dieu dans la nouvelle Constitution luxembourgeoise ?

Depuis plusieurs mois s’échangent dans les médias luxembourgeois des opinions diverses concernant la question de savoir s’il faut mentionner Dieu dans la nouvelle Constitution ou non. En effet, au moment où le gouvernement avait ouvert un site pour accueillir des propositions et des amendements pour le texte de la nouvelle Constitution, j’avais insisté, par deux propositions[1], pour qu’on n’oublie pas Dieu, ni la tradition catholique du pays, ni la doctrine sociale de l’Eglise catholique.

En présentant l’ensemble des propositions parvenues au Gouvernement, quelques commentateurs dans les médias luxembourgeois ont souligné, avec un certain mépris, qu’il y a « même des gens qui veulent mentionner Dieu dans la nouvelle Constitution ». J’ai donc repris la thématique dans deux lettres[2] envoyées aux rédactions du Luxemburger Wort, du Tageblatt et du Journal, (les principaux quotidiens luxembourgeois) pour montrer que la question est suffisamment importante pour être débattue, surtout dans l’état actuel de l’Europe et du monde.

En me basant sur les constitutions d’autres pays européens, écrites ou réécrites ces dernières années, j’ai proposé dans ma deuxième lettre plusieurs exemples pour montrer comment on pourrait actuellement mentionner Dieu dans une Constitution nouvelle.

En fait, il y a deux façons différentes de parler de Dieu. Une première consiste à se référer à lui en lui adressant une prière, en le reconnaissant comme une instance supérieure… C’est ce que font les Constitutions allemande, grecque, croate, irlandaise… Une deuxième façon de mentionner le mot Dieu dans une constitution, c’est de parler explicitement des différentes d’attitudes le concernant. C’est ce que fait la Constitution polonaise par exemple, lorsqu’elle mentionne explicitement ceux qui voient Dieu comme source des valeurs et ceux qui voient cette source ailleurs.

Ne proposant pas moi-même de formulation concrète, j’ai pourtant mis en garde contre une mainmise idéologique du laïcisme sur notre Constitution. Ma position fut critiquée. Il faut signaler que je me suis aussi opposé à la prise de position du Comité de la Commission des Droits de l’Homme (CCDH), qui, au nom de la défense des droits de l’Homme, a jugé utile de faire un communiqué de presse pour que la nouvelle Constitution précise bien que notre Etat est un « Etat laïque »[3]. J’ai fait savoir que le laïcisme n’est guerre une protection contre les violations des droits de l’Homme. On n’a qu’à voir ce qui se passe dans certains Etats qui se disent explicitement laïques.

Dans une réaction à mes lettres parues au Luxemburger Wort, l’association des athées, humanistes et agnostiques (AHA)[4] me fait tenir des propos qui ne sont pas les miens. Même si je refuse catégoriquement une pensée unique laïciste et athée, je n’exige pas pour autant une religion d’Etat.

Dans une lettre qu’a publiée le Tageblatt, Gaston Vogel[5], au lieu de présenter des arguments en faveur de sa position, se contente de longs développements sur son interprétation de l’Eglise en y ajoutant des propos injurieux à l’égard de ma personne.

Il faut signaler ici que, parallèlement à ces échanges sur la nouvelle Constitution, les médias ont publié de nombreuses contributions sur l’interdiction du cours de religion dans les écoles publiques. J’y suis intervenu à plusieurs reprises pour défendre l’école publique contre l’idéologie laïque qui la menace actuellement. Dans ces débats, j’ai toujours argumenté contre le « cours de valeurs » unique que le pouvoir politique veut introduire pour se débarrasser des cours de religion et d’instruction morale et civile. Ce cours unique éliminerait le choix que les parents et les élèves avaient jusqu’à présent. Une telle limitation de la liberté religieuse et d’opinion dans l’enseignement publique donne à penser, surtout que les responsables politiques l’ont justifié d’abord en prétendant que le cours unique n’enseignerait que des valeurs neutres, sans pour autant savoir dire ce qu’est une valeur neutre. Ayant sans doute remarqué la contradiction, ils ont fini par intituler le nouveau cours « vie et société ». Je ne reprends pas ici mes interventions dans la presse quant à ce thème, mais je signale un article sur Dieu à l’école que je n’ai pas pu publier à Luxembourg, mais qui fut publié en France et repris sur les réseaux internet belges.[6]

Dans ce contexte polémique, j’ai bien dû prendre clairement position contre ceux qui m’ont attaqué en me reprochant de vouloir à nouveau créer à Luxembourg un Etat Ancien Régime, théocratique, prérévolutionnaire. J’ai donc publié, dans ma réponse[7] à la lettre de AHA, une formulation concrète afin de montrer comment je conçois la mention de Dieu dans la nouvelle Constitution. En même temps, j’ai donné des éléments pour une argumentation en faveur de ma position qui me semble plus ouverte et plus tolérante que ce que propose AHA.

Ma formulation que voici s’inspire largement de la Constitution polonaise : « alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universellen Werte aus anderen Quellen ableiten » (tous les citoyens, aussi bien ceux qui croient en Dieu comme source de la vérité, de la justice, du bien et du beau, que ceux qui ne partagent pas cette foi, mais déduisent les valeurs universelles d’autres sources).

Selon mes conceptions de philosophie politique, l’Etat doit non seulement laisser à ses citoyens la liberté quant au fondement des valeurs universelles, mais il doit aussi reconnaître explicitement la diversité d’opinions en la mentionnant d’une façon ou d’une autre, sans se contenter de référer au respect des droits de l’Homme en général. Il va de soi que tous les citoyens sont tenus à respecter les valeurs universelles, peu importe quel fondement ils leur donnent, comme l’exige d’ailleurs la nouvelle Constitution dans son article 2 qui stipule que l’Etat luxembourgeois est bien « fondé sur les principes d’un État de droit ainsi que sur le respect des droits de l’Homme ».

D’aucuns pourraient se demander pourquoi parler explicitement du fondement des valeurs universelles et des droits de l’Homme. L’article 2 dans sa formulation actuelle ne suffit-elle pas? N’est-ce pas le respect des valeurs, et non leur fondement, qui importe ?

Notre pays connaît une grande diversité religieuse et idéologique. A l’avenir, il court le risque réel qu’une de ces positions prenne le monopole en interdisant les autres ou en les confinant dans l’espace privé. Pour se protéger contre ces possibles déraillements idéologiques, l’Etat neutre fait bien d’insister explicitement sur le fait qu’il protège la légitime diversité d’opinions, précisément en ce qui concerne le fondement des valeurs. Quant aux valeurs elles-mêmes, tous ont à les respecter peu importe comment ils conçoivent leur source.

Par une explicitation développée, inscrite dans la Constitution, on s’attend donc à ce que l’Etat démocratique protège les citoyens contre des totalitarismes idéologiques de tout genre, qui ne cessent de renaître périodiquement au sein des démocraties libérales.

Nous avons vécu cela au 20e siècle où des totalitarismes ont déconstruit et ruiné temporairement beaucoup de nos sociétés. Le nombre de victimes de ces dictatures qui se sont réclamées avant tout de l’athéisme dépasse la centaine de millions. C’est dire que ces idéologies athées sont loin d’être meilleures que les religions auxquelles elles s’opposent.

Plus que jamais, l’Etat a le devoir de nous protéger contre tout fanatisme exclusif, en faisant respecter la diversité d’opinions quant au fondement des valeurs et en contrecarrant tous les courants intolérants qui veulent, comme pensée unique, faire disparaître de l’espace publique toute opinion différente de la leur.

Par une argumentation pour le moins douteuse et un recours à des faits historiques critiquables, les « docteurs de L’AHA » essaient, dans l’article susmentionné, de minimiser les crimes des totalitarismes athées du 20e siècle. Dans une réponse, publiée au Luxemburger Wort, un autre docteur, Jean M.P. Gilbertz[8], leur reproche cette attitude hypocrite par des mises au point solides tant historiques qu’idéologiques. Dans ce même texte, Jean M.P. Gilbertz affirme aussi que Dieu a bel et bien sa place dans la nouvelle Constitution.

deuxième partie ici

 


[1] Voici mes propositions telles qu’elles ont paru sur le site www.refendum.lu. Datum: 01/06/2015 Vun: Jean-Jacques Flammang Verfassung: Verweis op den Härgott Am Ufank vun der Verfassung sollen den Härgott an eis chrëchtlech Werter ernimmt ginn, zum Wuehl vun eis all. Datum: 05/06/2015 Vun: Flammang Jean-Jacques Ännerung vum Art 1 an 2 Propositions d’amendements pour les deux premiers articles. Ces amendements tiennent compte du fait qu’un État gagne s’il ajoute aux droits de l’Homme, indispensables, une référence explicite à l’enseignement social de l’Église catholique. Pour un État de tradition catholique comme le Luxembourg, toute séparation de l’Église catholique ne peut être qu’un mauvais choix. Je propose donc: Art. 1er. Le Luxembourg de tradition catholique est un État démocratique, libre, indépendant et indivisible. Art. 2. Le Luxembourg est placé sous le régime de la démocratie parlementaire. Il a la forme d’une monarchie constitutionnelle. Il est fondé sur les principes d’un État de droit ainsi que sur le respect de l’enseignement social de l’Église catholique et des droits de l’Homme.

[2] Voici les deux lettres à la rédaction : Gott und das Christentum nicht vergessen Sieht man sich die Vorschläge für die Verfassungsreform an, dann stellt man fest, dass auch der Verweis auf Gott gefordert wird. Eine solche Forderung scheint für Luxemburg ganz richtig zu sein, ist doch unser Land von katholischer Tradition, und der Verweis auf Gott und Gottes Wort besonders in unserer Zeit sehr hilfreich. Um Respekt und Toleranz unter allen – Gläubigen und Nichtgläubigen, Christen und Nichtchristen – zu fördern, ist das Christentum heute geeigneter als der Laizismus. Zu diesem Schluss kommt in seinem lesenswerten Buch „Ein christliches Europa. Erkundungsgänge“ J.H.H. Weiler, Professor für Internationales Recht und Europarecht an der New York University Law School und am Europakolleg in Brügge. Für unsere neue Luxemburger Verfassung sollte man also nicht zu schnell und unüberlegt einen Verweis auf Gott und das Christentum ablehnen. P. Jean-Jacques Flammang SCJ Luxemburger Wort, 20.01.2016 et Tageblatt, 23.01.2016

Hinweis auf Gott für die neue Verfassung? Zur Beantwortung der Frage, ob und wie man Gott in der neuen Verfassung erwähnen soll, könnte man sich bei den neuen europäischen Verfassungen seit dem Fall der atheistischen Ideologien inspirieren. So wurde nach dem atheistischen Naziregime in Deutschland 1949 das Grundgesetz der neuen Bundesrepublik mit den Worten begonnen: „Im Bewusstsein seiner Verantwortung vor Gott und den Menschen…“ Nach dem Zusammenbruch des atheistischen Kommunismus wurde in der neuen Verfassung Polens 1997 Gott folgendermaßen erwähnt: „das Polnische Volk – alle Staatsbürger der Republik, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern diese universellen Werte aus anderen Quellen ableiten…“ 2004 vermerkt die Ukraine in ihrer Verfassung ebenfalls: „unserer Verantwortung vor Gott bewusst…“. Griechenland, das gerne von Europäern als die Wiege der Demokratie bezeichnet wird, beginnt seine 2001 neuformulierte Verfassung mit den Worten: „Im Namen der Heiligen, Wesensgleichen und Unteilbaren Dreifaltigkeit…“ Ältere europäische Verfassungen kennen keinen Verweis auf Gott. Sicher nahm man damals an, Religionen würden an Bedeutung verlieren, und tolerant wäre man, wenn man Religionen in die Privatsphäre verdränge. Angesichts der wichtigen Rolle die Religionen nun aber in den letzten Jahrzehnten in Europa und weltweit spielen, ist es angebracht sich politisch und juristisch intensiver und aufgeklärter mit Religionen auseinanderzusetzen. In Zukunft werden sicherlich neben den atheistischen Ideologien der Katholizismus und der Islam Luxemburg stärker prägen. Ob da ein staatlich in der Verfassung verankerter Laizismus, der Religion als Privatsache missversteht, hilfreich sein wird, ist mehr als fragwürdig. Man sehe sich nur die Auseinandersetzungen in unserm Nachbarland Frankreich an, das noch die alte „laïcité“ in seiner Verfassung hat, die heutzutage mehr Probleme macht als sie deren zu lösen imstande ist. Ob ein Verweis auf Gott in unserer neuen Luxemburger Verfassung gemacht werden soll, bleibt vorerst offen, soll aber in Anbetracht der geopolitischen Entwicklungen und mit Blick auf andere europäische Verfassungen gründlicher bedacht werden als es bis jetzt geschehen ist. Zum Wohl von uns allen. P. Jean-Jacques Flammang SCJ Wort et Tageblatt, 6.02.2016

[3] Paru dans le Wort et dans le Journal en mars 2016 : Depuis quand l’Etat laïque est-il un droit de l’homme ? En 1994 à Pékin lors d’une conférence de l’UNO quelques-uns ont voulu faire passer l’avortement comme un droit de l’homme. La représentante du Saint-Siège s’y est fortement opposée. Elle fut d’abord sifflée par les protagonistes. Puis les représentants de nombreux pays ont commencé à réfléchir, et ils se sont mis du côté de la position du Vatican pour refuser cette proposition aberrante. Maintenant à Luxembourg, en 2015, le CCDH veut nous faire croire que l’Etat laïque serait un droit de l’homme et que si l’Etat n’était pas laïque, il discriminerait les personnes en fonction de leurs convictions. J’ai peut-être mal compris, mais si c’est vraiment là le message du CCDH, je me demande en quoi la Turquie, un des seuls Etats laïcs, respecte mieux les droits de l’homme que nous et les nombreux Etats démocratiques en Europe qui ne se disent pas laïques. Comment peut-on prendre au sérieux des conseils du CCDH s’il se laisse manipuler ainsi par les idéologies de quelques-uns ? Je rappelle aussi que refuser aux religions la dimension publique va contre l’article 18 de la Déclaration universelle des droits de l’homme, et l’argumentation avancée par le CCDH en faveur de l’Etat laïque est tout sauf neutre. P. Jean-Jacques Flammang SCJ

[4] cf. l’article de l’association AHA dans la presse luxembourgeoise, aussi dans le Luxemburger Wort du 24.02.2016: Zur Verfassungsreform – Kein Hinweis auf „Gott“! In dem im Titel erwähnten Leserbrief wird die Meinung vertreten, dass in der neuen Luxemburger Verfassung ein Verweis auf „Gott“ gemacht werden sollte, „zum Wohl von uns allen“. In einer Verfassung werden die Grundsätze des Staates nieder- gelegt und Rechte und Pflichten von Staat und Bürgern beschrieben. Eine Verfassung sollte weder einen monotheistischen oder polytheistischen Gottesglauben, noch eine religionsfreie, humanistisch-atheistische oder agnostische Weltanschauung voraussetzen. Laut dem oben erwähnten Leserbrief soll scheinbar in der Verfassung eine monotheistische Staatsreligion verankert werden. Eine Verfassung ist jedoch für das ganze Gemeinwesen da, also auch für jene Menschen die überzeugt sind, dass es keine höheren Wesen gibt oder ihre Existenz bezweifeln, und ebenso für jene die an mehrere Götter glauben. Weltanschauungen sind laut Meinung von AHA Privatsache. Der Staat hat in der Verfassung die Sicherung der Grund- und Menschenrechte vor seinen Bürgern zu verantworten, und nicht vor unbewiesenen höheren Mächten. Ein Bezug auf „Gott“ in der Verfassung würde klar den Teil der Gesellschaft favorisieren, die noch an einen glaubt. Die Diskreditierung von religionsfreien Weltanschauungen, die in besagtem Leserbrief zum Ausdruck kommt durch den Vergleich des Atheismus mit dem Naziregime und dem Kommunismus, ist aus unserer Sicht problematisch, weil gerade die katholische Kirche im Namen des „Gottes“ der laut besagtem Leserbrief in unsere Verfassung soll, im Laufe der Geschichte sehr viel Blut an den Fingern kleben hat und aktiv mit totalitären Regimen – wie eben gerade dem Naziregime – kollaborierte. Die Geschichte lehrt uns übrigens, dass das Naziregime keinesfalls atheistisch war: wäre Hitler Atheist gewesen, hätte er wohl das berüchtigte „Gott mit uns“ auf den Gürtelschnallen der Wehrmacht entfernen lassen, als er an die Macht kam – dies tat er jedoch nicht. In Stalins kommunistischem Regime wurden nicht Menschen umgebracht, weil Stalin Atheist war, sondern weil er Diktator war. Im Namen des Atheismus haben, im Vergleich zum Namen „Gottes“, herzlich wenig Menschen ihr Leben verloren. Der Staat sollte sich daher gegenüber allen Glaubensrichtungen und religionsfreien Weltanschauungen neutral verhalten, und nicht „Gott“ sondern die Menschenrechte als höchstes Gut propagieren. Ein weltlicher Staat, ohne Gottesbezug in der Verfassung, der über ein friedliches Miteinander seiner unterschiedlich religiösen und religionsfreien Bürger wacht, ist daher die einzig richtige Lösung. Als Vorbild könnte in diesem Sinne die EU-Verfassung gelten: Auch hier gibt es keinen Hinweis auf „Gott“. Für den Verwaltungsrat von AHA Lëtzebuerg, Dr. Laurent Schley, Präsident Dr. Jean-Marc Cloos, Mitglied Dieser Beitrag ist eine Antwort auf den Leserbrief „Mit einem Hinweis auf Gott?“ von J.-J. Flammang vom 6. Februar.

Le Journal du 26.06.2016 a publié ma réaction face à la lettre qu’AHA avait publiée le 24.06.2016 dans le Luxemburger Wort. Voir note 7 ci-dessous.

 

[5] Ainsi a paru dans le Tageblatt du 13.02.2016: Lettre au Père Flammang. Gaston Vogel. Je vous lis de temps en temps, avec chaque fois, une boule de colère dans la gorge. Vous êtes d’une malhonnêteté qui cherche son pareil.Toute l’histoire de l’Eglise a été une histoire criminelle. Croisades; guerres de religion; inquisition; j’étais récemment au Campo di Fiori, où votre Sainte Eglise a fait brûler vif Giordano Bruno sans la moindre excuse à ce jour; corruption (encore aujourd’hui); introduction de l’esclavage dans les colonies; destruction de pans entiers de cultures étrangères (Maya un exemple parmi une multitude d’autres); index; une propagande antijudaïque qui, prenant origine dans l’Evangile de Matthieu, a durant deux millénaires, préparé l’holocauste (Matthieu 27. 24-25). Montefiore a pu affirmer dans ses „Synoptic Gospels II“: „This is one of those phrases which have been responsible for oceans of human blood and a ceaseless stream of misery and desolation.“ Les nazis régnaient sur un peuple chrétien, et ce peuple loin de se révolter, criait „Heil Hitler – Gott mit uns“. Beau résultat après deux mille ans de charité chrétienne. Il n’en fut guère différemment pour les vichystes, des salauds appartenant au catholicisme le plus rétrograde. Ils remplissaient les trains de petits juifs pour les fours d’Auschwitz. Dieu dans la Constitution? Quelle folle question. Laissez-le là où il „est“. Lichtenberg disait: „Es könnte ein Stümper sein.“ Ayez honte d’être si hypocrite et si cynique. Recevez les sentiments qu’on doit à un Père comme vous. P.S.: C’est l’histoire de votre Eglise qu’il faudrait introduire dans le Werteunterricht.

Le Tageblatt ne m’accordait pas de droit de réponse. Pourtant je leur avais envoyé le texte suivant : Réponse à la lettre de M. Gaston Vogel De ce que vous écrivez dans votre lettre du 13 février 2016, c’est surtout la dernière phrase qui me paraît sensée à condition toutefois que l’histoire de l’Eglise enseignée dans le nouveau cours d’éthique ne se réduise pas aux seuls faits criminels que vous en retenez. « Malhonnêteté, hypocrisie, cynisme » de votre part ? Peut-être, mais en tout cas information unilatérale. Si vous ne me lisiez pas seulement « de temps en temps », vous auriez sans doute pu constater que je ne nie pas ces faits criminels, mais votre mètre pour mesurer l’histoire de l’Eglise et la valeur de la foi chrétienne diffère du mien et je me garde de vous prendre comme maître en ces matières. De même d’ailleurs pour ce qui concerne une possible mention de Dieu dans la nouvelle Constitution. De parler dans ce contexte de « folle question » est à mon avis totalement déplacé, vu que d’autres pays européens mentionnent bien Dieu dans leur constitution récente et que des réflexions sérieuses se font à ce sujet. Merci pour les sentiments que vous croyez me devoir ! P. Jean-Jacques Flammang scj

[6] cf. Pour cet article paru sous des titres différents, cf. www.scjef.org.

[7] Ma position envoyée aux différents journaux n’a été publiée que par le Journal, le 26.06.2016. La voici: Kein Hinweis auf Gott in der Verfassung, ist das wirklich tolerant und neutral? „Ein Bezug auf „Gott“ in der Verfassung würde klar den Teil der Gesellschaft favorisieren, die noch an einen glaubt“, heißt es in einem Schreiben der AHA. Dagegen ist einzuwenden: „Keinen Bezug auf Gott in der Verfassung würde klar den Teil der Gesellschaft favorisieren, der Gott leugnet. » Deshalb stellt sich die Frage: Was ist besser für das Wohl aller, und was fördert am meisten die Achtung der Menschenrechte ? Im jetzigen Europa verweisen neue Verfassungen wieder auf Gott, weil man nach den atheistischen Ideologien des 20. Jahrhunderts zu der Einsicht gekommen ist, dass ein Bezug auf Gott, die Menschenrechte besser verteidigt als eine Einstellung, die – aus welchen Gründen auch immer – Gott leugnet und sich dabei „neutral“ dünkt. Mir scheint die Formulierung „alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universellen Werte aus anderen Quellen ableiten“ offener, pluralistischer und toleranter als der AHA Vorschlag, der alle, totalitär, für seine mehr als zweifelhaften atheistischen Vorstellungen vereinnahmen will. P. Jean-Jacques Flammang SCJ

[8] Le Luxemburger Wort n’a pas publié ma réponse, mais bien celle Jean M.P. Gilbertz, le 26.06.2016, qui est en ma faveur : Antwort an die Doktoren der AHA – Daimonion und Logos. Krieg hat es in der ganzen Menschheitsgeschichte nie wegen religiösen Glaubens gegeben, sondern gekämpft und gemordet wurde stets um Lebensraum, fruchtbare Felder, Hafenzugänge und der Machtgelüste einer intelligenten und gleichzeitig skrupellosen „Oberschicht“ wegen. Der jeweilige Glauben diente nur dazu, eine bestimmte Gruppe, regionale Macht, Volk, Ethnie oder ein Reich zusammenzuhalten und ihnen eine gemeinsame Identität gegenüber einer anderen, angeblich feindlichen Identität zu geben. Mit Gott hat und hatte das nie etwas zu tun. Dass es gerade Gott ist, den so mancher in seinem leichtfertigen Denken verantwortlich machen will, wundert nicht: Er ist der Einzige, der sich nicht wehren kann (bzw. will?). Ihre Vergleiche mit Hitler und Stalin beweisen nur Ihren sehr oberflächlichen Zugang zur Geschichte und deren Verständnis. Von Kirchengeschichte nicht mal zu reden. Wie groß muss eigentlich der Hass und die tätliche Anti-Einstellung der AHA sein, die, wie ich bereits auf diesen Seiten geschrieben habe, nichts weiter als Etikettenschwindel betreibt, ob ihre Mitglieder nun Magister oder gar Doktoren sind. Ich persönlich würde mir wünschen, Sie würden bei Ihren Leisten bleiben, wenn Sie Ihre Titel heraufbeschwören. Klingt es besser, wenn sich „Doktoren“ gegen Gott wenden? Akteure aus dem Bereich der psychischen Alterationen sitzen im Aufsichtsrat der AHA? Hoffen Sie darauf, dass Glauben demnächst als Krankheit ins ICD 10* aufgenommen wird? Als abartige Gedanken, „Hirngespinste“, wie Sie bereits geschrieben haben? Sollten wir Angst haben? Vor angeblichen Humanisten, die mit einer solch primitiven Diktion (halbseidene Scheinwahrheiten) über Menschen herziehen, die an etwas glauben? Kränkungen, Hass und Anti-Haltungen fallen offiziell unter die therapierbaren „Entgleisungen“ der menschlichen Psyche. Der Glaube an Gott bisher, Gott sei Dank, nicht. Wer kann Sie noch als Wissenschaftler ernst nehmen, wenn Sie solche Anwerfungen dann noch in einen Zusammenhang mit Hirnforschung bringen, wie Sie es auch bereits getan haben? Sie beleidigen Forscher und Kranke. Und Gläubige. Eigentlich jeden, der nicht so denkt wie Sie. Sie sehen, Ihre früheren Leserbriefe sind nicht vergessen. Und sollten auch nie vergessen werden. Was wären die Folgen, wenn ich Ihnen „überwertiges Denken“ unterschieben würde? Eine Beleidigungsklage? Schlimmeres? Was nun „Gott“ in der Verfassung angeht, so bin ich der Meinung, dass er so gut und richtig in diese hineingehört, „wéi e selbstverständlech an onser Heemecht steet“. Und wie die Geschichte unseres Landes es über Jahrhunderte bezeugt.

Oder sollen wir aus der Kathedrale einen Tempel zur Anbetung der Höheren Vernunft machen? Das ist schon einmal schiefgegangen. Da halte ich es lieber mit Sokrates, der mitnichten ein Atheist war, und seinem Daimonion, bevor ich mich mit einer Logos Ihrer Güte begnüge. Auch wenn das jetzt nicht in den Denkfluss selbsternannter Humanisten passt. Selbst wenn diese in unserer Regierung sitzen. Wenn der Mensch einen Glauben braucht, um sein „Innerstes“ (soll ich Seele sagen, oder Unbewusstes?) zu besänftigen, wer sind wir dann, wir „Doktoren“, es ihm madig zu machen, auch wenn wir, jetzt noch, glauben, den Glauben oder zumindest die Hoffnung nicht zu brauchen? Dr. med. Jean M.P. Gilbertz, Petingen

Dieses Schreiben ist eine Stellungnahme zur Reaktion der Vereinigung AHA auf den Leserbrief „Mit einem Hinweis auf Gott?“ von J.-J. Flammang vom 6. Februar.

* „International Statistical Classification of Diseases and Related Health Problems“ ist ein Diagnoseklassifikationssystem der Medizin der Weltgesundheitsorganisation (WHO).

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