19 avril 2016
19 avr. 2016

Ne pas oublier Dieu en politique/2e partie

par  Jean-Jacques Flammang, scj

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Dieu dans la Constitution luxembourgeoise? 2e partie

pour la première partie cliquez ici.

 

Un commentaire à la radio-socioculturelle 100,7 du professeur de philosophie Pol Kremer[1] reprend le thème des multiples crimes des dictatures athées et plaide, en partie à partir d’arguments philosophiques autour de la notion de hasard, pour une introduction de Dieu dans la Constitution en se référant à ma position. Après avoir posé la question : « Le Père Flammang serait-il le seul ici dans le pays à envisager une autre possibilité ? », Pol Kremer développe ses arguments en concluant : « Allez, inscrivons Dieu dans la Constitution et si ce n’est que pour montrer que nous, les êtres humains, ne sommes pas la force et la raison ultimes. »

Dans le contexte antithéiste actuel qui a du mal à se positionner par rapport à la tradition chrétienne, ceux qui veulent inscrire Dieu dans la nouvelle Constitution luxembourgeoise sont considérés « d’un autre âge » (Charles Munchen) et ont des difficultés à se faire entendre. On essaie de les faire taire, en déformant leur propos pour nier alors ex cathedra la valeur de ceux-ci.

C’est ce qui m’est arrivé lorsque le Tageblatt a publié ma réaction[2] à une lettre de trois représentants de AHA[3]. Ceux-ci me reprochent de vouloir exclure les athées alors que ma formulation signale au contraire expressément et les athées et les non-athées. J’ai réagi pour rectifier ce qu’a écrit AHA. Le Tageblatt qui a accepté de publier ma réponse a cru bon d’ajouter une note de la rédaction où A.S. signale qu’il trouve ma proposition « certainement intéressante », mais qu’il propose une autre formulation, à savoir : « alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die in der Vernunft die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen, sowie auch diejenigen, welche die universellen ‘Werte’ aus einer göttlichen Quelle ableiten … » (tous les citoyens, aussi bien ceux qui voient dans la raison la source de la vérité, de la justice, du bien et du beau que ceux qui déduisent ces ‘valeurs’ universelles d’une source divine…).

Selon la formulation de A.S., Dieu et la raison semblent s’exclure mutuellement. Or les grandes traditions religieuses représentées à Luxembourg n’accepterent pas une telle conception. Une réponse de ma part pour mettre l’accent sur ce point n’a pas été publiée par le Tageblatt, mais on peut la lire dans le Journal.[4]

Une autre critique fort négative à mon sujet est celle que Lambert Schlechter a publiée dans le Wort[5] où il me reproche un retour à l’Ancien Régime et où il appelle les lecteurs à refuser ce néo-théocratisme. Je ne vois pas en quoi ma formulation serait néo-théocratique, vu qu’elle ne fait qu’expliciter une diversité d’opnions dont Lambert Schlechter ne veut manifestement rien savoir. En lisant son texte, j’ai l’impression qu’il impose à tous, comme unique vérité, non seulement sa propre lecture de l’histoire, mais aussi sa pensée unique quant au fondement des valeurs. C’est pour moi une position totalitaire contre la quelle je me défends. Pour moi, c’est là le vrai néo-théocratisme moderne, et je l’ai fait savoir à Lambert Schlechter par ma réponse, publiée dans le Luxemburger Wort sous le titre « Néothéocratisme – Non merci, Lambert Schlechter ! ». [6]

Je cite le début de ce texte parce qu’il a eu de nouvelles réactions. En fait, j’ai écrit : « Anders als Lambert Schlechter, will ich keine theokratisch-totalitäre Staatsverfassung, die alle Bürger gleich schaltet, sei es nun auf atheistischen Unfug oder auf falsch verstandenen religiösen Glauben.“ (A la différence de Lambert Schlechter, je ne veux pas de constitution théocratique totalitaire, qui enferme tous les citoyens soit dans des incohérences (bêtises, stupidités) athées soit dans une foi religieuse mal comprise.)

Suite à cette phrase, plusieurs me reprochent d’avoir écrit que l’athéisme est incohérence (Unfug), terme que l’on peut aussi traduire par bêtise ou stupidité. De fait, je pense effectivement que l’athéisme que défend officiellement l’association AHA est incohérent, stupide et bête. Mais je ne le dis pas ici. J’ai eu d’autres occasions pour me prononcer à ce sujet. Heureusement il y a différents athéismes comme il y a différentes religions. Et comme pas toutes les religions ne sont fanatiques et extrémistes, pas tous les athéismes ne sont bêtes et stupides. Quant à l’incohérence, je garde mes doutes. L’affirmation au début de ma réponse signale que j’ai l’impression que Lambert Schlechter nous présente un athéisme incohérent (bête et stupide) et que je ne veux pas vivre dans un Etat où tous les citoyens sont contraints à accepter cet athéisme comme fondement des valeurs universelles.

Un long article de Charles Munchen, paru dans le Tageblatt sous le titre « Constitution – Adaptée aux données actuelles et non aux données d’un autre âge»[7], soutient Lambert Schlechter en montrant combien sont « doctrinaires (jésuitiques ?) » et « méprisantes » mes paroles à ses yeux. C’est pourquoi il propose une autre formulation que la mienne dont il affirme qu’elle est « un indiscutable mépris d’un tant soit peu d’objectivité ». Voici sa formulation qu’il croit plus objective que la mienne : « alle Staatsbürger, die an universelle Werte glauben wie Gerechtigkeit, Eintracht, Edelmut und Geistesfreiheit, ob sie es aus festem Glauben an ihren Gott oder allein aus ihrer menschlichen Vernunft ableiten » (tous les citoyens qui croient en des valeurs universelles comme la justice, la concorde, la noblesse et la liberté d’esprit, qu’elles soient déduites d’une foi solide dans leur Dieu ou simplement de leur raison humaine).

Les expressions « leur Dieu » et « leur raison humaine » que contient cette formulation lui confèrent un air de condescendance et d’irrespect pour la diversité des opinions présentes dans notre société. Même s’il les nomme, il s’en distancie par ces curieux « leur Dieu » et « leur raison ». En fait, si les catholiques ont bien leurs convictions, ils ne disent pourtant pas croire en leur Dieu, mais bien croire en Dieu. De même, beaucoup de ceux qui conçoivent la raison comme source ultime des valeurs ne se réfèrent pas pour autant à leur raison humaine, mais bien à la raison humaine.

A cela s’ajoute que ceux qui voient la source des valeurs ailleurs qu’en Dieu ou dans la raison humaine ne sont pas mentionnés, et la formulation de Charles Munchen qui se prétend plus objective, est en fait trop restrictive pour rendre compte de la société actuelle. C’est pourquoi je reviens à ma proposition plus ouverte, moins méprisante et plus tolérante que celle que propose Charles Munchen. Pour le reste de son long texte, Dieu merci que l’auteur lui-même nous fait entendre que ce n’est pas LA vérité.

 

Tous ces échanges montrent que la question de savoir si Dieu doit être mentionné dans la nouvelle Constitution ou non reste une question importante.

Personnellement j’espère que dans notre nouvelle Constitution luxembourgeoise Dieu ne sera pas oublié et que l’on arrivera au moins à inscrire explicitement la diversité d’opinions quant aux fondements des valeurs. Ce sera « pour le bien de nous tous[8] ! »

 


 

[1] cf. Pol Kremer, radio 100,7 : Prisma – Gott an der Konstitutioun, 23/02/16 – 10:40 – 10:47 https://www.100komma7.lu/podcast/122550

[2] Paru dans le Tageblatt, 14.03.2016: „Zum Wohl für uns alle“ P. Jean-Jacques Flammang SCJ Mit der AHA verlangen Laurent Schley, Manuel Huss und Taina Bofferding, „dass Menschen, die an keinen Gott glauben nicht diskriminiert werden“. Das ist gut und richtig; falsch und undemokratisch aber ist es, wenn sie Katholiken und andere, die an Gott glauben, diskriminieren. Und das tun sie meiner Meinung nach, wenn sie sich weigern, die Rechte aller, sowohl der Atheisten als auch der Nichtatheisten, ausdrücklich in die Verfassung aufzunehmen. Die von mir vorgeschlagene Formulierung: „alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universellen Werte aus anderen Quellen ableiten“ scheint mir bestens geeignet zu sein für eine zeitgemäße Verfassung nach den mehr als 100 Millionen Opfer und den verheerenden Folgen des diktatorischen Atheismus im 20. Jahrhundert. Verschiedene Auffassungen zur Begründung der allgemeinen Werte ausdrücklich in der neuen Verfassung zu erwähnen, kann als Schutz angesehen werden gegen ideologische Vereinnahmungen, religiöser oder atheistischer Art. Wenn die AHA das Wort „Gott“ und eine demokratisch pluralistische Formulierung unbedingt in der neuen Verfassung vermeiden will, gewinnt man schnell den Eindruck, dass sie allen ihre eigene laizistisch atheistische Vorstellung unter dem Deckmantel der Neutralität aufdrängen will. Und das ist sicher nicht „zum Wohl für uns alle“.

Zusatz der Redaktion: Jesuitenpater Flammang ist so hartnäckig, wie Public-Relations-Manager und Kommunikatoren es berufshalber sein müssen. Sein Formulierungsvorschlag ist gewiss interessant. Wie wäre es mit folgender, fast gleichlautender Variante: „Alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die in der Vernunft die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen, sowie auch diejenigen, welche die universellen ‘Werte’ aus einer göttlichen Quelle ableiten …“ AS

[3] Le texte a paru dans différents journaux comme Zeitung (1.03.2016) et Tageblatt (5.03.2016)   Zweiklassengesellschaft beim „Wort“? Laurent Schley, Manuel Huss, und Taina Bofferding. Betrifft : 1. Leserbrief von Herrn J.-J. Flammang (LW 6.2.2016) 2. Antwort von Herrn L. Schley und Herrn J.-M. Cloos, Verwaltungsratsmitglieder von AHA

(LW 24.2.2016) 3. Reaktion von Herrn J. Gilbertz (LW 27.2.2016) Geehrter Herr Siweck (Verantwortlicher Schriftleiter des Wortes), Zwei Mitglieder des AHA-Verwaltungsrats hatten in dessen Namen dem Luxemburger Wort am 10.2.2016 eine Antwort auf den Leserbrief von Herrn Flammang vom 6.2.2016 geschrieben, in dem es darum ging, „Gott“ in der neuen Luxemburger Verfassung zu verankern „zum Wohl von uns allen“. Diese Stellungnahme von AHA wurde unter anderem von Ihnen zurückgewiesen, weil darin der initiale Leserbriefschreiber viermal namentlich genannt wurde. Das war Ihnen ein bisschen viel „ad hominem“ und ein bisschen wenig „ad rem“ (Ihre E-Mail vom 18.2.2016). Sie antworteten AHA, dass Sie das, was Sie publizieren, nach qualitativen Kriterien entscheiden, eine durchaus lobenswerte Herangehensweise. AHA hat dies berücksichtigt und seinen Leserbrief angepasst, umIhren durchaus berechtigten Bemerkungen Rechnung zu tragen, ohne aber inhaltlich von der ersten Version abzuweichen. Die zweite Version unseres Briefs wurde letztendlich am 24.2.2016 publiziert, wofür wir uns hier noch einmal ausdrücklich bedanken wollen. Allerdings haben Sie bei der Publikation eigenmächtig den Doktortitel eines der Autoren hinzugefügt, obwohl dieser seinen Titel bewusst nicht beigefügt hatte (unsere E-Mail vom 18.2.2016). Mit etwas Erstaunen entdeckten wir am 27/2/2016 in Ihrer Zeitung eine Reaktion eines Herrn Jean Gilbertz, in der es quasi überhaupt nicht mehr „um die Sache“, also die luxemburgische Verfassung, geht. Der Autor erbrüstet sich in seiner „Antwort auf die Doktoren der AHA“ über die akademischen Titel der beiden unterzeichnenden Verwaltungsratsmitglieder, attackiert einen davon beruflich und unterstellt diesem, zu hoffen, dass Glaube demnächst als psychiatrische Krankheit angesehen wird. Ein Bild der Psychiatrie des Kirchberg-Hospitals (geschossen von einem Wort-Fotografen) mitsamt einer thematischen Bilderzeile (geschrieben von wem?) ziert den Artikel. Ist dies Ihre Definition von „ad rem“? In der Sache ging es darum, ob, ja oder nein, ein „Gottes“bezug in die Verfassung gehört. Mit dem Beruf oder den akademischen Titeln der Unterzeichneten hat diese Diskussion nichts zu tun. Dass Ihre Zeitung persönliche Angriffe selektiv zulässt und fotografisch und inhaltlich unterstützt (siehe Foto mit Bilderzeile) widerspricht Ihrer eigentlichen Aussage, dass es um die „Sache“ gehen soll und nicht um den Autor (Ihre E-Mail vom 18.2.2016). Die inhaltlichen Ergüsse des Briefes von Herrn Gilbertz möchten wir nicht weiter kommentieren; wir sind überzeugt, dass jeder halbwegs vernünftige Wort-Leser (m/w) beim Lesen des besagten Briefs die richtigen Schlüsse zieht. AHA wird manchmal fälschlicherweise Hass auf „Gott“ und auf Gläubige unterstellt. Dazu sei Folgendes gesagt: AHA hasst „Gott“ ebenso wenig wie unsichtbare rosafarbene Einhörner oder im Weltraum fliegende Teekannen. Des Weiteren hat AHA stets betont, dass zu unterscheiden ist zwischen Gläubigen und Glaube. Gläubige sind Menschen, und Menschen hat AHA immer respektiert, weil der Glaube oder Nicht-Glaube des einzelnen Menschen für AHA irrelevant ist. Glaube als Phänomen hingegen ist eine Idee; und religiöse Ideen muss man genauso kontrovers diskutieren und philosophisch anfechten können wie z.B. politische Ideen. AHA verlangt keinesfalls, dass die Gläubigen aufhören zu glauben (wie könnten wir auch? sic!), ob nun an einen „Gott“, eine „Göttin“, mehrere „Götter“, eine fliegende Teekanne oder ein Spaghettimonster. AHA verlangt aber, dass Menschen, die an keinen „Gott“ glauben, in der Gesellschaft nicht diskriminiert werden, so wie dies auch gesetzlich verankert ist. Aus der unterschiedlichen Art und Weise, wie Sie den Leserbrief von AHA auf der einen und jene der Herren Flammang und Gilbertz auf der anderen Seite behandelt haben, kommt eben gerade diese Diskriminierung eindrucksvoll zum Vorschein. Was auch immer der Grund für diese scheinbare Zweiklassengesellschaft beim Luxemburger Wort ist: Wir finden ein solches Verhalten seitens einer großen Tageszeitung mehr als bedenklich.

[4] Antwort auf den Zusatz von AS, im Journal 17.03.2016

Vernunft oder göttliche Quelle – Anmerkung zu einem Änderungsvorschlag für die neue Verfassung Für die neue Verfassung wurde folgende Formulierung vorgeschlagen: „alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universellen Werte aus anderen Quellen ableiten“. Als „gewiss interessant“ wurde sie bewertet von jemanden, der dann aber folgende Variante vorschlägt: „alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die in der Vernunft die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen (sehen), sowie auch diejenigen, welche die universellen ’Werte’ aus einer göttlichen Quelle ableiten…“ Diese Variante stellt Vernunft und göttliche Quelle einander gegenüber. Das widerspricht den meisten europäischen religiösen Traditionen, für die Vernunft göttlicher Natur ist, wie es Vertreter des Judentums, Katholiken und auch zahlreiche Muslim behaupten. Für diese in Luxemburg vertretenen religiösen Traditionen wird die vorgeschlagene Variante wohl unangemessen sein. Deshalb bleibe ich bei der ersten Formulierung, die offener und toleranter ist und den diversen Strömungen in der heutigen Gesellschaft besser entspricht. P. Jean-Jacques Flammang SCJ

[5] Paru au Luxemburger Wort, 16.03.2016

Verfassungsreform? – Oh Gott! Oh Gott, jetzt wird von einem Abbé die Debatte vom Zaun gebrochen, ob man nicht doch lieber zum Ancien Régime zurückschalten und Gott in unsere Verfassung einbetten sollte. Zurück zur Theokratie. Und dabei hatte es nach der unerbittlichen Machtübernahme des Christentums im IV. Jahrhundert weit mehr als tausend Jahre gebraucht, um nach und nach die Freiheit des Denkens und die Gleichheit aller Menschen gegen die gottgewollte Tyrannei der religiösen Eiferer zu erringen. Zu einer Zeit, da in ganz Europa religiös verankerte Diktaturen herrschten, vom Russland der Popen bis zum spanischen antisemitischen Katholizismus, überall von Gottes Gnaden – zu der Zeit wurde in Amerika die erste moderne Verfassung geschrieben, Urmodell aller späteren freiheitlichen Begründungen von politisch-demokratischer Autorität. In dieser Verfassung kommt das Wort Schöpfer nur vor, um die revolutionäre antitheokratische Wahrheit zu bekräftigen, dass alle Menschen gleich und frei geboren werden. Und diese Wahrheit, deklarieren die Founding Fathers, ist selbstevident, sie braucht keinen Umweg über das Jenseits. Freiheitliche Verfassungen dieser Art konnten später, Land für Land, nur durchgesetzt werden gegen den erbitterten Widerstand der religiösen Eiferer, vom Dorfpfarrer bis zum Papst in Rom. Jefferson, der Autor der amerikanischen Verfassung, schreibt 1782: „Millions of innocent men, women and children, since the introduction of Christianity, have been burnt, tortured, fined and imprisoned, yet we have not advanced one inch towards uniformity“ – und deshalb wehrte er sich dagegen, dass Gott und Religion zur Begründung der freiheitlich-demokratischen Staatsordnung dienen sollte. Neo-Theokratismus im XXI. Jahrhundert? Sag nein. Lambert Schlechter Dieser Beitrag reagiert auf den Leserbrief von Abbé J.-J. Flammang vom 6. Februar.

[6] La réponse à la lettre de Lambert Schlechters Brief, Luxemburger Wort, 19.03.2016: Neo-Theokratismus? Nein Danke, Herr Schlechter ! Anders als Lambert Schlechter, will ich keine theokratisch-totalitäre Staatsverfassung, die alle Bürger gleich schaltet, sei es nun auf atheistischen Unfug oder auf falsch verstandenen religiösen Glauben. Um uns Bürger vor solchen totalitären Ansprüchen besser zu schützen, die aus den freiheitlich gemeinten Verfassungen im Laufe der letzten 200 Jahren zum großen Schaden wahrer Demokratie gewachsen sind, schlage ich vor, in die neue Verfassung, unterschiedliche Auffassungen zur Begründung der Menschenrechte einzuschreiben durch die Formulierung: „alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als die Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universellen Werte aus anderen Quellen ableiten“. Das hält Menschen, wie Lambert Schlechter, nicht davon ab, dem „Abbé“ das Wort im Mund zu verdrehen, kann aber den „Abbé“ und alle anderen Staatsbürger vor Schlechters und AHAs ideologisch totalitären Machtansprüchen schützen. P. Jean-Jacques Flammang SCJ

[7] tageblatt – 14.4.2016 – page 18 Constitution – Adaptée aux données actuelles et non aux données d’un autre âge Dans le Luxemburger Wort du 19 et 20 mars 2016, P. Jean-Jacques Flammang SCJ, en plus de paroles doctrinaires (jésuitiques?) et méprisantes („atheistischen Unfug – ideologische totalitäre Machtansprüche …“) entre autre à l’adresse de Lambert Schlechter et de l’asbl. AHA, propose le début pour une nouvelle constitution luxembourgeoise ainsi: „Alle Staatsbürger, sowohl diejenigen, die an Gott als Quelle der Wahrheit, der Gerechtigkeit, des Guten und des Schönen glauben, als auch diejenigen, die diesen Glauben nicht teilen, sondern die universelle Werte aus anderen Quellen ableiten.“ Voilà un indiscutable mépris d’un tant soit peu d’objectivité, même si l’auteur prétend vouloir tenir compte de ce qu’il appelle des „conceptions diverses“ (!!?). Plus objectifs seraient, par exemple, les mots suivants: „Alle Staatsbürger, die an universelle Werte glauben wie Gerechtigkeit, Eintracht, Edelmut und Geistesfreiheit, ob sie es aus festem Glauben an ihren Gott oder allein aus ihrer menschlichen Vernunft ableiten.“ La phrase de Monsieur Flammang pose l’existence de Dieu en vérité indiscutable dans le début d’une constitution, alors que ceux qui ne croient pas en Dieu sont traités d’une façon plus que vague et méprisante … „andere Quellen …“! Est-ce que la raison (Vernunft), mot qui lui a déjà été proposé mais qu’il n’a pas considéré, n’est qu’une vague autre source („andere Quelle“) des valeurs universelles? Ou Monsieur Flammang veut-il dire que Dieu n’est pas source de raison? Tous les Luxembourgeois ne croient pas en l’existence d’un dieu unique, personnel et hors du monde, certains croient en la Raison humaine, et la constitution est celle de tous les Luxembourgeois. De plus, il désigne Dieu comme source de la „vérité“ et du „beau“. Mais qu’est-ce que „la vérité“? Qu’est-ce que le „beau“? Sans l’homme le „beau“ n’existe pas. Certaines choses dans la nature ne sont pas belles par elle-même, mais elles ne sont ressenties comme belles que par l’homme grâce au développement extraordinaire de son cerveau au fil de nombreux millénaires. On le sait, aucun autre être vivant sur Terre n’a un cerveau qui s’est développé comme celui de l’homme. Qu’elle émane d’un dieu ou tout simplement de la nature elle-même, cette beauté n’est ressentie, cette harmonie qui existe dans le monde n’est perçue par aucun autre être vivant sur Terre.

Croire dans une hiérarchie dans la nature C’est ce qui semble mettre l’homme au-dessus des autres êtres vivants si l’on veut croire en une certaine hiérarchie dans la nature. Si l’on croit en cette hiérarchie, le lion est supérieur à la gazelle qu’il tue. Mais dans la nature ces deux animaux sont d’égale valeur. Dans la nature, le crapaud a la même valeur que l’aigle. La croyance en Dieu impose une telle hiérarchie qui met l’homme divinement en tête de tout ce qu’il appelle „la Création“ et rejoint ainsi l’ancienne croyance obsolète que tous les astres de l’univers tournaient autour de la Terre, univers dont l’homme était le centre. En fait, cette hiérarchie semble bien ne pas être la volonté d’un dieu bienfaisant, miséricordieux et bon comme le clergé nous l’enseigne depuis des millénaires mais elle serait plutôt sortie tout droit de la vanité de l’homo sapiens. Cette hiérarchie a été imposée à l’homme pratiquement depuis que le monothéisme existe. Imposée par qui? Mais bien sûr par tous les „clergés“ de toutes les religions monothéistes. Hiérarchie religieuse transposée dans les relations sociales et politiques depuis des millénaires au grand profit des dirigeants politiques travaillant dès lors main dans la main avec le clergé, hiérarchie dont l’humanité occidentale, la science naissante aidant, n’a commencé à se débarrasser qu’au 19e siècle. Des trônes ont vacillé, des couronnes sont tombées. L’Eglise catholique plus résistante, car tenant les populations par la peur du mystérieux au-delà plutôt que par les armes, en a tout de même pris un coup au 20e siècle chez nous au Grand-Duché comme ailleurs. Le monde n’est plus comme il était au 18e siècle, ni au 19e, ni même au 20e . Et le sera encore beaucoup moins au 21e ! LA „vérité“ n’est pas accessible à l’être humain et si Monsieur Flammang croit qu’elle lui est accessible si elle émane de Dieu, il est fort à parier qu’il se trompe. L’humain peut très bien croire que le sentiment du „beau“ lui vient d’une divinité à laquelle il doit se soumettre, mais il peut tout aussi bien croire qu’il lui vient tout simplement de son propre cerveau, de son esprit même si ce dernier est notoirement limité et périssable. Fort de cette croyance, il arrivera peut-être à considérer tous les êtres humains comme ses égaux sans autre hiérarchie que celle que lui a conféré la nature en force intellectuelle ou en force physique. Des forces qui peuvent le mettre individuellement, intellectuellement, physiquement, socialement au-dessus d’autres êtres vivants sans pour autant se croire nécessairement, naturellement „sorti de la cuisse de Jupiter“, c’est-à-dire naturellement plus élevé que d’autres dans une hiérarchie purement humaine, naturelle. La religion et la société Une parenthèse: Dans le Wort du 12 et 13 mars, Monsieur Guy Godefroid affirme: „Prétendre que le religieux n’aurait pas sa place dans la sphère publique veut dire que la culture, la morale, les questions fondamentales et essentielles de la vie de l’homme n’y auraient pas leur place.“ Un comble! Pourquoi une société ne pourrait-elle avoir une existence, une organisation empreinte de culture, de morale et veiller à régler les questions fondamentales et essentielles de l’homme … sans l’emprise millénaire sur les esprits de la religion et surtout de l’Eglise? Bien sûr, la religion nous a beaucoup apporté au fil des siècles passés mais l’humanité autrefois plus cruelle qu’aujourd’hui, les sociétés tout comme l’Eglise (qui est coupable elle aussi de beaucoup de sang versé) se sont assagies, se sont „civilisées“ au cours des siècles. Mais la religion et l’Eglise ont notablement été éloignées de la société et le monde de demain n’est pas, ne sera plus celui d’hier. Certains peuvent le regretter mais cela ne changera rien. Autrefois la société était établie hiérarchiquement de façon verticale, pyramidale, schématiquement une pyramide dans un cube dont les cinq coins dépassaient de ce cube. Le coin supérieur, pyramidion doré, purement spirituel, séparé du reste, séparé du cube, c’était Dieu. Ensuite, dans le cube, en haut de la pyramide tronquée, le pape et, en descendant, le souverain (par la grâce de Dieu!), tous les deux prétendument représentants de Dieu sur Terre. Plus bas la haute noblesse et le haut clergé, puis la petite noblesse et le bas clergé; ensuite les notables, suivis par la bourgeoisie et les corporations, elles-mêmes organisées de façon pyramidale et hiérarchique. Tout en bas et formant les quatre coins inférieurs de la pyramide à l’extérieur du cube, les exclus de la société de toutes sortes. Tout cela est terminé depuis longtemps. Notre société se veut aujourd’hui une organisation bien plus horizontale. Une nouvelle constitution pour demain, et non pas pour hier, devrait tenir compte de tout cela qui dépeint bien l’esprit assez égalitaire et démocratique régnant parmi le peuple luxembourgeois d’aujourd’hui. Une nouvelle constitution devrait être adaptée aux données actuelles et non aux données d’un autre âge et respecter les croyances de tous. Car ne pas croire en un dieu unique, personnel et hors du monde mais plutôt en la Raison humaine est une croyance comme une autre… et ne l’oublions pas: croire n’est pas savoir! P.S.: Parions que Monsieur Flammang, dans ses propositions pour le début d’une nouvelle constitution, n’utilisera guère le terme „Geistesfreiheit“ = Liberté d’esprit!!! … Ou alors jésuitiquement à contrecœur.

[8] Une expression que j’ai utilisée dès le début des échanges et qui est beaucoup critiquée par mes adversaires.

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